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Surinam Airways et le Comité du tourisme de la Guyane mobilisée pour un retour rapide dans le ciel européen

A partir le 5 juin 2025, Surinam Airways n’est plus autorisée à opérer certains vols vers l’Union européenne. Une décision décidée par Bruxelles qui soulève de vives inquiétudes en Guyane, confrontée à une réduction de sa connectivité aérienne régionale.

  • Par: adminradio
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La Commission européenne a récemment inscrit le Suriname sur la liste noire des compagnies aériennes interdites dans l’Union européenne, en raison de « non-conformités aux standards de sécurité internationaux » détectées au sein de l'autorité de l’aviation civile du pays, la CASAS. À la suite de cette décision, toutes les compagnies certifiées par cette autorité, dont Surinam Airways (SLM), sont temporairement interdites d'exploiter des vols vers l’UE.

Dans un communiqué, la Surinam Airways a précisé avoir été informée de cette décision le jeudi 29 mai par la Direction de l’aviation de la Commission européenne. Elle indique avoir récemment fait l’objet d’un audit approfondi de l’AESA-TCO, qui a relevé des manquements mineurs, en cours de traitement selon un plan correctif validé. La compagnie tente de rassurer dans un communiqué :

« La sécurité de nos passagers, de notre équipage et de nos opérations reste notre priorité absolue ».

 

 

Des conséquences immédiates sur la Guyane

Les vols entre Paramaribo et Cayenne sont suspendus depuis le 5 juin 2025 jusqu’à nouvel ordre, tandis que les vols vers Amsterdam sont maintenus grâce à un partenariat avec Universal Sky Carrier (USC), une compagnie allemande disposant des certifications requises dans l’UE.

La suspension des liaisons entre le Suriname et la Guyane française a provoqué un véritable choc dans les milieux économiques et touristiques de la région. Jean Luk Le West, président du Comité du Tourisme de la Guyane et vice-président de la CTG alerte :

« Il convient de mesurer les effets collatéraux sur la connectivité régionale, qui ne constitue pas un simple confort, mais un levier de coopération, d’influence et de développement »,

Une connectivité du plateau des Guyanes en péril, un développement régional ralenti

La suspension des vols touche en plein vol les ambitions de développement régional. Le lien Paramaribo–Cayenne est rompu, au moment même où le Guyana entre dans une phase de croissance pétrolière soutenue et attire de nouvelles liaisons internationales. KLM ouvre en juin une ligne entre Amsterdam et Georgetown, suivie par Air Canada qui reliera Toronto à la capitale guyanienne.

Le contraste est frappant. La Guyane, dont le développement touristique dépend d’une connectivité aérienne solide, voit ses marges de manœuvre se réduire. Mais le président du Comité du tourisme de la Guyane assure se saisir du dossier :

« Le travail de promotion de la destination Guyane continue, mais cette situation doit être résolue rapidement. La Guyane ne peut rester durablement isolée de son environnement régional. Il en va de notre développement économique, touristique et géopolitique ».

Le Comité du Tourisme de la Guyane assure poursuivre son travail de promotion de la destination malgré les circonstances, mais appelle à des garanties solides pour assurer la pérennité des liaisons aériennes.

Une sortie de crise en discussion

Une réunion de crise s’est tenue récemment en présence de Steven Gonesh, PDG par intérim de Surinam Airways, et Uraiqit Ramsaran, ministre sortant des Transports du Suriname. L’objectif : ouvrir un dialogue constructif avec les autorités européennes afin de lever rapidement l’interdiction.

Des pistes de coopération technique entre les autorités surinamaises, françaises et européennes sont évoquées pour renforcer les capacités de régulation de la CASAS, condition indispensable à une levée de la suspension.