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Maripasoula : une reprise des vols mais "décoller avec 17 passagers ne sera plus possible"

La DGAC (Direction générale de l’aviation civile) a en effet donné son aval pour rendre la piste historique en béton à la circulation aérienne. Cela faisait plusieurs semaines que les communes du Lawa étaient coupées du monde, depuis que la compagnie Air Guyane avait décidé de suspendre les vols à cause d'une piste provisoire rendue glissante par les pluies suivie de la fermeture de l’aérodrome par la DGAC. Une reprise avec des contraintes en raison de la longueur de la piste réduite.

  • Par: adminradio
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La DGAC, la direction générale de l’aviation civile, a délivré le certificat de sécurité aéroportuaire à la CTG. Des inspections ont été effectués par un contrôleur de la DGAC sur l’ancienne piste en béton, ce mercredi 16 novembre, pour donner suite à la demande de la CTG de la remettre en service afin de trouver une solution d’urgence pour désenclaver la commune ainsi que Papaïchton. 

Pour parvenir à cette solution, la CTG a dû acter la fin des rénovations en cours de la piste en béton, prévue initialement pour 1 200 mètres, et réduites aujourd’hui à 950 mètres. Un jeu d’équilibriste devra maintenant être réalisé, puisqu’il s’agira de finir les travaux de réfection sur la piste provisoire, en latérite, fermé à la suite d’un incident avec un avion d’Air Guyane, afin de pouvoir l’exploiter à nouveau, ce qui permettra alors de reprendre les travaux sur la piste en béton pour achever sa réfection à ce jour incomplète. « En parallèle, le travail se poursuit avec l’aviation civile sur la piste provisoire en latérite », indique Zadkiel Saint-Orice, conseiller territorial délégué aux aérodromes et aux infrastructures routières à la Collectivité Territoriale de Guyane.

Pour rappel, l’aérodrome de Maripasoula avait été fermé par la DGAC à la suite d’un incident lors d’un atterrissage d’un appareil d’Air Guyane le 4 novembre dernier. La compagnie avait décidé d’arrêter les liaisons aériennes car les conditions de sécurité optimales n’étaient pas réunies.

Une reprise avec des contraintes en raison de la longueur de la piste cumulé aux conditions météorologiques

Les vols entre Cayenne et Maripasoula peuvent reprendre mais l'actuelle piste a été amputée de 250m par les travaux. Il ne reste que 950m aux avions pour se poser et décoller. Olivier Misère, du collectif des pilotes d'Air Guyane prévient précise que les avions ne pourront pas transporter autant qu'avant tant en nombre de passagers qu’en volume de bagages :

« Pour se poser ça ne sera pas un problème sur environ 1000m quelque soit la charge l’appareil pour un maximum de 6,4 tonnes. C’est le décollage qui est toujours problématique car on a de nombreux paramètres à prendre en compte surtout si la piste est mouillée. Nous avons des exigences règlementaires sur une piste aussi courte. La piste que l’on va donc utilisée étant tronquée, il faut que les usagers sachent que l’on ne pourra plus faire ce qui était possible avant surtout en temps de pluie : décoller avec 17 passagers ne sera plus possible »

 

Les vols vers Maripasoula reprennent ce vendredi 18 novembre, mais aujourd'hui seuls deux avions cargos vont atterrir puis décoller de la piste historique, rouverte à la circulation, mais tronquée de plusieurs mètres. Les vols avec passagers devraient reprendre demain samedi, selon le collectif des pilotes. Une date avancée avec beaucoup de prudence en raison d'un piste diminuée, les avions ne pourront pas décoller de Maripasoula à pleine charge.

 

Un soulagement pour les habitants mais pour eux l’aérien ne doit pas être la seule solution au désenclavement

Philippe Dékon est le président du collectif Apachi, qui milite pour le désenclavement. Il est soulagé, mais rappelle qu'une liaison aérienne ne remplacera pas une route particulièrement plus adaptée pour le transport de marchandises :

« C’est un gros soulagement pour les habitants de Maripasoula et Papaïchton car c’est le seul moyen que l’on a pour se rendre à Cayenne. Mais je le dis encore, l’avion n’est qu’un seul moyen de désenclavement et l’autre solution ce sont des routes »

Cette coupure des liaisons aériennes démontre que les communes du fleuve ont plus que jamais besoin d'une route selon le président du collectif Apachi :

« Sans avion nous sommes totalement isolés du monde. L’économie est à l’arrêt et les établissements scolaires tournent au ralenti. Il n’y a aucune commune dans l’hexagone où cela se passerait sans qu’il y ait d’explications. Au pire, des explications devant la justice »

Air Guyane a annoncé la reprise des vols cargo dès ce samedi, et celle des vols passagers sur les rotations habituelles, dans la mesure du possible.