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Miriame Rousset met un terme à sa grève de la faim au SDIS : « J’ai mis mon corps en danger, mais c’était pour la bonne cause »

Après neuf jours de grève de la faim devant la caserne d’Iracoubo, la caporale-cheffe Miriame Rousset a suspendu sa mobilisation. Harcelée depuis trois ans selon ses dires, elle réclame toujours justice et protection.

  • Par: adminradio
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Le 5 mai 2025, Miriame Rousset, caporale-cheffe au Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) d’Iracoubo, entamait une grève de la faim. Installée devant la caserne avec sa voiture et une tente, elle affirmait subir durant trois années du harcèlement moral, du sexisme et des menaces subis de la part d’un supérieur hiérarchique. Une plainte a été déposée en 2023, mais l’enquête est toujours en cours.

Le 13 mai, après une réunion du comité social et technique à la caserne de Matoury, la hiérarchie a tranché : les deux agents seront mutés dans des casernes différentes, à Mana ou Sinnamary. Une décision qui mit fin à la grève de la faim de la caporale-cheffe.

« C’est leur décision. J’habite Iracoubo, j’aimerais rester près de mon logement. J’ai l’impression que la punition est pour moi. Mais je m'adapte selon la décision », confie-t-elle, résignée.

Pour Miriame Rousset, quitter Iracoubo est une contrainte personnelle et familiale. Mais elle se dit prête à tourner la page, malgré tout. Cette mutation sera forcément délicate selon la sapeur-pompier : 

« Je suis plus proche des collègues de Sinnamary. On travaille régulièrement ensemble. Certains m’ont d’ailleurs soutenue. Mais aller à Mana me permettrait de m’éloigner de tous les problèmes vécus à Iracoubo. C’est peut-être pas plus mal. J’attends le courrier de la décision. »

Le SDIS Guyane n’a pas prévu de remplacer les deux agents, en cas de sous-effectif, des renforts seraient mobilisés à partir d'autres casernes du territoire.

Affaiblie par neuf jours sans alimentation solide, Miriame Rousset a décidé de se mettre en arrêt jusqu’en juin pour récupérer : 

« Maintenant, mon corps a subi. Je dois m’alimenter, prendre des vitamines. J’ai mis mon corps en danger mais c’était pour la bonne cause. Pas uniquement pour moi mais aussi pour les collègues qui pourraient subir les mêmes choses. Je suis mère de famille, je leur apprends aussi à ne pas se laisser faire. Maintenant je dois me reposer. »

Si la hiérarchie estime avoir pris une décision d’apaisement, l’Union des Travailleurs Guyanais (UTG) dénonce “un traitement injuste” à l’encontre de la sapeur-pompier. Le syndicat fustige “un manque de protection et un parti pris” pour le supérieur mis en cause. « Cette affectation imposée est inadmissible. Aucune mesure claire de protection n’est prise en faveur de la victime », affirme l’UTG, qui exige désormais une enquête approfondie.