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La Guyane a enfin son CHU : une transformation en cours pour la santé, la formation et la recherche

Le 17 juin 2025, la Guyane a franchi une étape historique avec la création officielle de son Centre Hospitalier Universitaire (CHU). Une avancée attendue depuis les Accords de Guyane de 2017, qui marque un tournant décisif pour l’accès aux soins, la formation médicale et la recherche sur le territoire.

  • Par: adminradio
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Signée à Cayenne à l’Institut Santé des Populations en Amazonie (ISPA), la convention hospitalo-universitaire vient sceller la naissance du 33e CHU de France, et du 4e en Outre-mer, regroupant les hôpitaux de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni ainsi que les hôpitaux de proximité des communes de l’intérieur.

« Les Guyanais attendaient ce CHU depuis longtemps. C'est une avancée majeure pour ce territoire si dynamique », a salué Manuel Valls, ministre des Outre-mer.

Cette transformation, fruit d’années d’engagement commune, concrétise un projet pour améliorer progressivement la prise en charge des patients tout en garantissant un accès équitable à la formation médicale. Fruit d’une mobilisation exceptionnelle — personnels de santé, universitaires, élus, collectif citoyen lors des mouvements sociaux en 2017— le CHU de Guyane symbolise une victoire collective.  « La création du CHU de Guyane est un engagement fort de l’État pour garantir l’égalité d’accès aux soins », souligne Catherine Vautrin, ministre de la Santé.

Une transition pour la santé publique

Le CHU de Guyane répond à un double objectif : améliorer l’accès aux soins dans les zones les plus isolées et offrir une réponse territoriale coordonnée. L’ambition est claire : faire de la Guyane un pôle d’excellence en santé et en innovation en Amazonie.

Depuis 2020, les résultats sont significatifs :

  • Doublement des lits en soins critiques (de 26 à 56 lits).
  • Création de trois hôpitaux de proximité à Maripasoula, Grand-Santi et Saint-Georges.
  • Renforcement des spécialités clés (neurologie, cardiologie, cancérologie).
  • Ouverture du premier cycle complet d’études de médecine depuis 2023.
  • Réduction des évacuations sanitaires programmées (EVASAN) de 18 %.

« Ce CHU offre de nouvelles perspectives dans une dynamique de transformation profonde », a déclaré Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé.

Une dimension universitaire mais surtout un CHU territorialisé

La création du CHU donne aussi une impulsion à la formation et la recherche. Avec l’installation de l’unité de recherche UA17 à l’ISPA, un nouveau centre d’investigation clinique est en préparation, adapté aux réalités du terrain. Une deuxième école d’infirmière ouvrira prochainement à Saint-Laurent-du-Maroni, témoignant de la volonté de renforcer les formations sur tout le territoire.

« Disposer d’un CHU, c’est garantir de pouvoir former les futurs médecins et professionnels de santé », a affirmé Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur.

Pour Christophe Bourriat, directeur du CHU, l’enjeu dépasse la simple organisation hospitalière : c’est une démarche de "territorialité" qui est engagée. « Ce n’est pas le CHU de Cayenne ou de Kourou. C’est le CHU de toute la Guyane. », a martelé le directeur.

© E.Cornec - Radio Péyi 

 L’objectif est de rapprocher les soins des populations des communes isolées, grâce aux spécialistes qui se déplacent régulièrement vers les hôpitaux de proximité, évitant des trajets coûteux et pénibles pour des consultations complexes.

Si le CHU marque un tournant, il reste encore du chemin. Les infrastructures hospitalières, notamment à Cayenne et Kourou, nécessitent des rénovations urgentes, voire la création d’un nouvel établissement à moyen terme. « C’est une première étape. Il faudra maintenant se poser les vraies questions », reconnaît Christophe Bourriat.