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Suicide : des chiffres préoccupants malgré une légère baisse des urgences

En 2023, la Guyane a enregistré 307 passages aux urgences pour geste suicidaire, soit une baisse de 10 % par rapport à 2022, indique le dernier bulletin de Santé publique France qui dresse le bilan sur cette problématique. Pourtant, les indicateurs de santé mentale restent préoccupants.

  • Par: adminradio
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Parmi les passages aux urgences, 64 % concernaient des femmes, en majorité jeunes. Près de 40 % des personnes admises étaient des femmes de moins de 25 ans, en particulier dans les tranches d’âge 11-17 ans et 25-44 ans. Chez les hommes, les 25-44 ans et, de façon notable, les 0-10 ans, étaient les plus représentés.

Le nombre d’hospitalisations pour gestes auto-infligés reste stable avec 197 cas en 2023. Le taux standardisé s’élève à 62 hospitalisations pour 100 000 habitants, bien en dessous de la moyenne nationale (134). Là encore, les jeunes femmes sont surreprésentées : elles comptent pour 67 % des hospitalisations, avec un taux de 202 pour 100 000 chez les 11-17 ans.

Fait inquiétant : la létalité hospitalière reste plus élevée en Guyane qu’en métropole, avec 29 décès pour 1 000 hospitalisations (contre 12 dans l’Hexagone), en raison de gestes plus violents ou difficilement pris en charge.

Une hausse inquiétante des suicides chez les hommes

En 2021 (dernières données disponibles), 21 décès par suicide ont été enregistrés en Guyane, soit un taux de 10 pour 100 000 habitants, supérieur à la moyenne nationale (13 ‰). Les hommes représentent 71 % des décès, particulièrement les plus de 65 ans avec un taux de 29 pour 100 000.

Le mode de tentative n’est pas précisé dans les données les plus récentes, mais Typhanie Succo, déléguée régionale de Santé Publique France, rappelle qu’« le mode de tentative de suicide le plus fréquent était l’ingestion de produits mais non médicamenteux, ce qui est assez caractéristique ». Contrairement à l’Hexagone, où les médicaments sont majoritairement utilisés, en Guyane, « on peut penser à des herbicides, des pesticides, des produits comme ça ».

Elle souligne également un point préoccupant : « La létalité des hospitalisations [...] était plus fréquente qu’en Hexagone », possiblement liée à « un mode utilisé plus violent avec une prise en charge peut-être plus difficile à maîtriser »

En cas de détresse ou de pensées suicidaires, un numéro national est disponible 24h/24 : 3114. Il peut aussi être contacté pour aider une personne en souffrance.