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Santé : ce que révèle la grande enquête sur les habitudes alimentaires des Guyanais

Six Guyanais sur dix sont en surpoids ou obèses, principalement à cause d’une alimentation trop sucrée et peu diversifiée. C’est ce que révèle une vaste enquête menée pendant trois ans par l’IRD et le Centre Hospitalier de Cayenne, rendue début juin à l’ARS et à la DGS, Direction générale de la santé.

  • Par: adminradio
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Le rapport de plus de 300 pages détaille la composition des repas des habitants du littoral guyanais. 1623 ménages ont accepté de participer dans les communes péri-urbaines du littoral Guyanais (Cayenne, Matoury, Rémire-Montjoly, Macouria, Kourou, Saint-Laurent du Maroni et Mana). Parmi les constats majeurs : la forte consommation de sodas, de boissons énergétiques, mais aussi de jus de fruits, souvent perçus à tort comme plus sains. Les plus jeunes et les personnes nées à l’extérieur de la Guyane consomment davantage de boissons sucrées que les autres.

Une diversité alimentaire liée à l’âge, au genre et aux revenus

L’étude souligne que la diversité des aliments consommés dépend du niveau économique, du lieu de naissance, de l’âge ainsi que du genre. Les plus âgés, les femmes ainsi que les personnes les plus diplômées ont généralement une alimentation plus variée, tandis que les plus modestes consomment moins de fruits, de légumes et de produits laitiers.

La culture, un champ à explorer

Si l’enquête fournit une photographie détaillée de l’alimentation du littoral, elle laisse des questions en suspens, notamment sur l’impact des habitudes culturelles. L’IRD envisage de prolonger ce travail en étudiant la perception de la corpulence ainsi que les habitudes alimentaires des communes isolées de l’intérieur du pays, où la situation pourrait s’avérer bien différente :

« On a une consommation de boissons sucrées qui est quand même assez importante. Et parmi les participants nés en Guyane, 40 % consomment plus d’un verre de boisson sucrée la veille de l’enquête. Pour le Suriname, c’est 46 %, Haïti 39 %, le Brésil 34 %, et l’Hexagone 23 % », précise Edwige Landais, nutritionniste.

Si l’enquête est désormais clôturée, elle appelle à aller plus loin.

« Ce serait intéressant de creuser les aspects culturels du poids et de la corpulence, des notions qui varient selon les communautés. Et puis de s’intéresser à l’alimentation des communes isolées de l’intérieur, où les habitudes et contraintes alimentaires sont probablement différentes de celles du littoral. C’est justement le travail que prépare Santé Publique France », précise la nutritionniste.

https://www.guyane.ars.sante.fr/etude-regionale-sur-la-consommation-alimentaire-des-guyanais