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Rentrée politique de Jean-Victor Castor : « Il faut dire la vérité aux Guyanais »

Lors d’une conférence de presse tenue le 20 août à sa permanence de Cayenne, le député de la première circonscription de Guyane a dressé un état des lieux préoccupant : chantier du pont du Larivot à l’arrêt, hôpitaux surendettés, budget 2026 sous tension… Jean-Victor Castor tire la sonnette d’alarme.

  • Par: adminradio
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Pont du Larivot : « On voit des grues, mais rien n’avance »

Le chantier du pont du Larivot, lancé comme projet structurant pour désengorger l’accès à Cayenne, inquiète le parlementaire. Pour Jean-Victor Castor, l’avancée des travaux est loin d’être satisfaisante. « Pour moi, on voit des grues un peu partout. Il suffit de s’arrêter un petit peu pour se rendre compte qu’en fait, le chantier n’avance pas. »

Le député affirme avoir demandé au préfet une visite officielle avec l’ensemble des élus afin de faire la lumière sur les problèmes techniques et financiers rencontrés avec le constructeur Vinci. Selon lui, si le chantier est stoppé ou renégocié à la hausse, les conséquences pourraient être lourdes :

« C’est de la responsabilité des élus d’exiger de l’État qu’il soit très clair sur ce qui se passe avec ce pont. C’est un chantier à 150 millions d’euros. Si on passe à 250 millions, il faut être sûr que ça n’impactera pas les autres projets en Guyane. »

Hôpitaux en crise : « On ne dit pas la vérité »

Membre du conseil d’administration de l’ARS Guyane, Jean-Victor Castor dénonce la situation financière des trois hôpitaux publics du territoire : Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni. « Il y a la création du CHU en grande pompe, mais derrière, personne ne dit la vérité sur la réalité de l’endettement des trois établissements publics ». Il s’inquiète d’un paradoxe entre l’annonce d’un futur Centre Hospitalier Universitaire et l’état actuel des finances :

« On ne peut pas annoncer la création du CHU et ne pas dire la vérité sur la situation. Il faudra abonder sérieusement et trouver une stratégie de retour à l’équilibre financier, sinon il n’y aura pas de CHU.  Je suis pour qu’on ait un CHU, mais un vrai CHU, digne de ce nom, comme partout ailleurs. »

Budget 2026 : « Si on ne sanctuarise pas la Guyane, on va à la catastrophe »

Alors que le projet de loi de finances 2026 doit être débattu en septembre à l’Assemblée nationale, le député alerte sur ses conséquences pour les territoires ultramarins, et en particulier la Guyane :

« L’austérité budgétaire, vu le retard que nous avons, est une aberration. Il faudrait sanctuariser, voire augmenter le budget pour nos pays. »

Il rappelle la croissance démographique du territoire et s’inquiète de la remise en cause de dispositifs d’aide comme l’Odeom. « Si le gouvernement continue dans sa trajectoire, on va à une catastrophe : des licenciements, des disparitions d’associations et d’entreprises ». Selon lui, plus de 90 entreprises guyanaises sont déjà en redressement judiciaire. « Je le redis ici au moment où je vous parle. La catastrophe, elle a déjà commencé. »