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Journées des Peuples Autochtones 2025 : « Il faut sortir de la folklorisation »

La 15e édition des Journées des Peuples Autochtones (JPA) s’ouvre ce jeudi 7 août jusqu’au 29 août en Guyane. Si l’artisanat, les danses, les musiques et les rituels restent au cœur de la manifestation, l’événement prend une dimension résolument plus politique avec un nombre importants de conférences débats. Objectifs : porter les revendications des peuples autochtones et affirmer leur rôle dans les grands débats de société.

  • Par: adminradio
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Organisées par la Fédération des Organisations Autochtones de Guyane (FOAG), en partenariat avec la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), les JPA 2025 marquent un tournant. Deux journées de conférences sont prévues à la Maison des cultures et des mémoires à Rémire-Montjoly, autour de thèmes variés : foncier, gouvernance, climat, numérique ou encore intelligence artificielle. Des conférences qui ont des forts enjeux explique Aulaguea Thérèse, président de la FOAG :

« Au départ, la Journée internationale des peuples autochtones a été pensée par l’ONU comme un moment politique fort. Aujourd’hui, il faut sortir de la folklorisation. Porter haut nos voix et nos revendications, c’est agir dans l’intérêt général de ce territoire ».

© FOAG

Une jeunesse engagée et des enjeux mondiaux

Au-delà des revendications locales, les peuples autochtones souhaitent faire entendre leur expertise à l’approche de la COP30, qui se tiendra à Belém. Les conférences permettront aussi de valoriser l'implication grandissante des jeunes dans les combats politiques et culturels, souligne Aulaguea Thérèse.

« Cette jeunesse est à l’avant-garde de nombreuses problématiques. Elle refuse de plus en plus l’acculturation et la folklorisation de nos identités tout en s’appuyant sur les bases posées par nos anciens pour construire un avenir viable »,

Une mobilisation territoriale et pédagogique

Cette édition se déploie désormais sur tout le territoire, avec des événements à Awala-Yalimapo, Maripasoula ou encore Camopi. Une volonté de décentralisation assumée par la CTG, indique Jocelyn Thérèse, conseiller territorial en charge des Relations avec les peuples autochtones qui encourage aussi la transmission auprès des jeunes :

« En 2025, nous avons voulu redonner la parole aux autorités coutumières et intégrer un volet éducatif fort envers la jeunesse ».  

© FOAG

À la veille du grand rendez-vous climatique à Belém, la Guyane entend faire entendre les voix autochtones dans la construction des politiques environnementales futures annonce l’élu territorial :

« Nous entrons dans un cycle de réflexions vers la création d’une plateforme des savoirs autochtones liée aux instruments du changement climatique. La question du changement climatique nous concerne directement et sera aussi au cœur des débats des JPA ».

Les autochtones doivent être intégrer pleinement au processus l’évolution statutaire de la Guyane qui est actuellement lancé, selon Jocelyn Thérèse :

« Si nous voulons aller vers l'autonomie de la Guyane, il faut que tout le monde y contribue sinon on va vers l'échec. Et dans cette édition, des JPA 2025, il y aura justement des fortes réflexions concernant la gouvernance. »

© A.Hartemann - Radio Péyi 

À noter : une marche pour la reconnaissance des droits des peuples autochtones est prévue ce samedi à Cayenne, en direction de la CTG. Elle sera suivie d’un échange avec les élus territoriaux. « Ce moment politique, le 9 aout, sera important pour continuer à marcher ensemble vers ces changements qu’aspirent notre territoire. Raison pour laquelle j’appelle à une large implication des élus dans les différents évènements », conclut Jocelyn Thérèse.

Le programme complet est à retrouver sur le site et les réseaux sociaux de la CTG.