Loi contre la vie chère : « On est encore sur du saupoudrage »

Annoncé comme un « plan de bataille complet et structurel » par Manuel Valls, la loi contre la vie chère est jugée timide et décevant par de nombreux élus ultramarins, exécutifs comme parlementaires.
Pour Jean-Luk Lewest, vice-président de la CTG chargé du développement économique et du tourisme, le texte ne prend pas suffisamment en compte les spécificités de chaque territoire :
« On ne parle pas, par exemple, des difficultés de transport de marchandises jusqu’en Guyane, ni du coût exorbitant dans les communes isolées. Une bouteille de gaz vendue 100 € à Maripasoula, c’est une réalité. Il faut geler les prix, repenser les approches et ajuster les minima sociaux. »
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Des avancées… mais pas de solution de fond
Le gouvernement prévoit d’élargir le Bouclier qualité-prix (BQP) à de nouveaux secteurs comme l’entretien automobile ou les forfaits téléphoniques, une mesure saluée par Jean-Luk Lewest mais souhaite des mesures plus fortes :
« C’est positif, mais on est encore sur du sous-poudrage. Il faut casser les lobbies, cette baronnie économique qui contrôle l’alimentation et l’agroalimentaire. »
Autre inquiétude : l’absence de moyens pour faire appliquer les mesures sur la transparence des marges. « Une loi sans moyens humains et financiers pour la contrôler, c’est une coquille vide. Il faut oser agir, sinon les prix continueront à s’envoler », ajoute l’élu.
Le texte sera examiné en commission au Sénat mi-septembre, puis en séance les 29 et 30 septembre. Aucune date n’est encore fixée à l’Assemblée nationale.