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Départ du ministre Nicolas Hulot : les réactions se multiplient en Guyane

  • Par: abehary
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Le ministre de la Transition écologique et Solidaire a annoncé ce mardi 28 août 2018 sa démission du gouvernement.

Lassé par les arbitrages perdus et des avancées jugées insuffisantes, Nicolas Hulot a annoncé sa démission du gouvernement, hier sur France Inter. « Ce moment douloureux, de tristesse n'est sous le coup d'aucune colère, c'est un acte de sincérité », a déclaré l'ex-ministre de la Transition écologique, qui n'avait prévenu ni le président de la République, ni le Premier ministre de son départ.

Au lendemain de la démission de Nicolas Hulot beaucoup de réactions politiques

Michèle Dubouillé, secrétaire régional de Guyane écologie estime que « bien que compréhensible, sa démission reste une perte ». Pour Hélène Sirder, la 1ère vice-présidente de la Collectivité Territoiriale de Guyane, « le ministre s'est confronté à une certaine réalité politique et sa démission était attendue ». Harry Hodebourg, délégué régional de CAP 21 Guyane, salue « le travail accompli » par Nicolas Hulot et précise que le ministre aura « désespérément tenté d’influer sur la politique nationale pour une prise en compte de l’urgence écologique ». Lénaïck Adam, le député de la 2ème circonscription de Guyane, note que Nicolas Hulot a décidé de « quitter le navire ». « En politique, il y a une façon de faire. Ce qui m'intéresse avec celui qui le remplacera. C'est l'intérêt de la Guyane dans les grands dossiers qui nous préoccupent » ajoute-t-il dans le quotidien France Guyane.

Réactions des opposants aux projets miniers en Guyane

Nicolas Hulot était très attendu en Guyane sur des dossiers comme la Montagne d'Or ou concernant le forage pétrolier de la société Total. Au sujet de la Montagne d'Or, l'ex-ministre avait estimé que ce projet était « surdimensionné, aux bénéfices économiques et en emploi aléatoires et aux impacts écologiques non négligeables ».

Le collectif Or de Question, fervent opposant à la Montagne d’Or, « n’est pas surpris de cette démission » de Nicolas Hulot. Le collectif déclare sur les réseaux sociaux avoir « perdu un soutien, mais être conscients que la décision finale ne dépendait pas de lui ».

Manifestation du Collectif Or de Question à Cayenne

Le collectif Stop Pétrole Offshore Guyane a tenu à souligner que cette décision reflète « l'incompatibilité de la politique gouvernementale, tout particulièrement en ce qui concerne les projets extractivistes tels que celui de forages offshore de Total, avec les enjeux économiques et climatiques auxquels doit faire face notre planète ».

Un gouvernement qui perd un atout

Nicolas Hulot, qui avait dit « non » à tous les Présidents précédents qui l'avaient sollicité, avait enfin dit « oui » à ce jeune président Macron. Pourtant, l'écologie est restée le « parent pauvre » de la politique. De nombreux ministres de l'environnement peuvent en témoigner. Roseline Bachelot, ministre de l'Environnement sous Jacques Chirac peut rappeler les difficultés de ses missions, alors que ce Président appelait à une prise de conscience lors du Sommet de la Terre en 2002 de Johannesbourg. De même pour Delphine Batho, autre ministre de l'écologie sous François Hollande, qui du fait d'un budget en baisse a démissionné. Hors du gouvenement, elle s'est plaint du poids des lobbies.

Emmanuel Macron avait nommé Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire en mai 2017.

Les derniers Présidents semblent avoir voulu faire de l’écologie une priorité. Cependant, à l’épreuve du pouvoir, aucun des ministres n’a résisté et les intérêts économiques ont de fait supplantés les enjeux écologiques, de long terme. Les paroles fortes et les positionnements clairs, si l’on considère le retrait du projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes où la fin programme du glyphosate constituent des avancées certaines, ont certes été des engagements marquants. Ils ne sont neanmoins pas à l’hauteur de l’urgence et de l’envergure du défi climatique.