Vote historique au Guyana : une élection particulièrement scrutée

Les bureaux de vote ont fermé hier en fin d’après-midi, et les premiers résultats devraient être connus dans les prochains jours.
Un match à trois inédit dans la politique guyanienne
Si les projections se confirment, le vainqueur de cette élection devrait sortir parmi les trois candidats favoris sur les six en lice. Et c’est une nouveauté dans la vie politique guyanienne : cette année, il ne s’agit plus d’un duel entre les deux principaux partis qui se sont alternés au pouvoir depuis les années 1950.
D’un côté, le PPP, le parti d’Irfaan Ali, actuel président du Guyana. De l’autre, une coalition de centre-gauche, héritière du parti de l’ancien président David Granger et désormais dirigée par Aubrey Norton.
Mais un nouveau venu a bouleversé la donne : Azruddin Mohamed, homme d’affaires et milliardaire surnommé par certains commentateurs le “Trump guyanien”. Créateur de son parti il y a quelques mois seulement, il entend rompre l’alternance entre les deux partis traditionnels et capter une partie de l’électorat frustré par la politique classique.
Une élection sous tension, entre enjeux communautaires et économiques
Sur le fond, plusieurs enjeux structurent cette élection. Les clivages communautaires restent déterminants : Indo-Guyaniens, Afro-Guyaniens et populations autochtones constituent des blocs électoraux aux priorités différentes.
Mais les grands dossiers du pays sont également au centre des débats. D’abord, la gestion de la manne pétrolière, dont les revenus massifs pourraient transformer l’économie guyanienne. Ensuite, le conflit territorial autour de l’Essequibo, disputé entre le Guyana et le Venezuela, un enjeu de souveraineté qui pourrait renforcer la position du président sortant.
Vers des résultats attendus jeudi
Alors que les bureaux de vote ont fermé lundi soir, la commission électorale a annoncé que les résultats ne seraient disponibles au plus tôt que jeudi. Cette élection pourrait marquer un tournant historique, tant par l’arrivée d’un nouveau acteur que par les enjeux économiques et géopolitiques qui pèsent sur le pays.