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Faire sa carte d’identité à 300 kilomètres : le casse-tête administratif des habitants de Maripasoula

Les habitants de Maripasoula contraints d’aller jusqu’à Cayenne pour une simple pièce d’identité. C’est ce que fait savoir un habitant dans une lettre ouverte : frais de déplacement et offres aériennes limitées… Une situation administrative jugée “critique” par les habitants de cette commune isolée.

  • Par: adminradio
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Depuis 2021, les habitants de Maripasoula sont confrontés à une situation ubuesque : pour faire ou renouveler une carte d’identité ou un passeport, ils doivent se rendre non pas à Saint-Laurent, ni même à un centre dans la commune, mais… jusqu’à Cayenne. À deux reprises. Une première fois pour le dépôt du dossier, une seconde pour la récupération du document. Soit plus de 300 kilomètres à vol d'oiseaux… ou plusieurs heures d’avion.

Dans une lettre ouverte adressée à la municipalité, un habitant dénonce cette situation qu’il qualifie de “déplorable” et “injuste”, après que l’un de ses proches ait dû entreprendre ce parcours du combattant administratif. Pour lui, le service d’état civil à Maripasoula depuis l’après-Covid renforce la problématique de l’isolement.

La démarche, qui commence pourtant en ligne, oblige les administrés à prendre l’avion pour se rendre sur l’île de Cayenne. Ce qui représente, pour beaucoup, un fardeau logistique et financier : 

On doit s'organiser, et des fois on nous appelle pour dire que la carte est disponible. Il faut trouver une place d’avion, un logement sur place… tout ça, ce sont des frais. Et pour les familles modestes ou les parents actifs, ça veut dire perdre des jours de travail, ou faire manquer l’école aux enfants”, témoigne-t-il.

Et pour ceux qui vivent dans les hameaux plus reculés encore, la difficulté est démultipliée. “Il faut prendre la pirogue, parfois pendant des heures… Ce sont des conditions humaines très compliquées. Il y a un vrai sentiment d’injustice.

Le message de cet habitant est clair : il demande la réinstallation du service d’état civil au sein même de la mairie de Maripasoula, ou à défaut, l’envoi régulier d’un personnel mobile. Car au-delà de l’inégalité d’accès, se pose aussi la question du transport : les places pour Maripasoula sont rares, les prix élevés, et la planification est complexe.

“Quand on nous appelle pour venir récupérer une pièce, on ne peut pas forcément partir tout de suite. Il faut réserver longtemps à l’avance. C’est un vrai casse-tête. Et au final, c’est la population qui subit.

Contactée, la mairie de Maripasoula confirme les difficultés. Elle indique que la sous-préfecture de Saint-Laurent-du-Maroni ne dispose plus d’agent affecté au traitement des demandes de titres d’identité pour la commune.

Elle dit attendre avec impatience le retour d’un fonctionnaire dédié à cette tâche, pour rétablir un service public minimum et soulager les habitants de ces démarches lourdes et coûteuses.