Sécurité routière : des vacances meurtrières, des comportements à risques dans le viseur

Le mois de juillet 2025 a été particulièrement meurtrier sur les routes guyanaises, avec quatre décès en un mois. Depuis le début de l’année, 31 personnes ont perdu la vie, soit presque deux fois plus qu’en 2024 à la même période.
« C'est un chiffre très élevé qui masque les efforts réalisés. En 2025, on a moins d'accidents qu'en 2023, moins de blessés, mais plus de morts », explique Jérôme Millet, directeur général de la sécurité, de la réglementation et des contrôles des service de l’Etat. Pour le sous-préfet Jérôme Millet, il faut replacer cette dégradation dans une perspective plus large :
« Sur les 20 dernières années, on observe une baisse du nombre de tués. Cela s’explique par de meilleurs véhicules, des contrôles plus fréquents et, pour une partie de la population, un changement d’attitude vis-à-vis de la route. »
Cependant, certains comportements à risque continuent de ternir ces progrès.
Alcool, drogues, vitesse : les coupables sont connus
Les autorités sont formelles : la dégradation des routes ne justifie pas l’hécatombe actuelle. Les causes principales sont ailleurs, détaille Jérôme Millet :
« La consommation d'alcool et de stupéfiants reste la première cause des accidents, suivie des dépassements dangereux, des fautes d'inattention et des refus de priorité ».
Autre constat contredisant la qualité des infrastructures comme cause d'accident souvent avancée sur les réseaux sociaux : « la quasi-totalité des conducteurs responsables sont des hommes », indique Jérôme Millet.
« L’argument ne tient pas la route. Sur les 20 présumés responsables d'accidents au 1er juin, 18 sont des hommes. Si l’état des routes était en cause, pourquoi les femmes seraient-elles moins concernées ? ».
Répression et prévention renforcées
Face à la gravité de la situation, les forces de l’ordre intensifient les contrôles, notamment sur les axes les plus fréquentés. « Pour certaines personnes, la meilleure prévention, c'est la certitude d'être sanctionné », rappelle Jérôme Millet.
© Gendarmerie de Guyane
En parallèle, le plan départemental d’action de sécurité routière déploie des actions de prévention en lien avec les associations et les collectivités. Une nouvelle campagne d’affichage est prévue dès septembre ou octobre, avec la participation de la population.
La série noire de 2025 appelle à une prise de conscience collective. Les autorités restent mobilisées, mais appellent aussi les conducteurs à adopter un comportement responsable, conclut le sous-préfet :
« Ce sont les comportements humains qui tuent. La prévention et la répression doivent aller de pair pour enrayer cette spirale mortelle ».
Restez donc prudent sur les routes.