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Lénaïck Adam : « La situation sanitaire en Guyane est comparable à certains pays du tiers-monde »

  • Par: abehary
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Le député de la 2ème circonscription de la Guyane a interpellé la ministre de la santé Angnès Buzyn à l’Assemblée Nationale, lors des questions au Gouvernement ce mercredi 23 mai.

Le député Guyanais a demandé à la ministre de réagir face au délabrement du système de santé de Guyane. Il a énuméré une série de mesures possibles : le renforcement des effectifs de personnel médical, le rétablissement d’une gouvernance efficace à l’hôpital de Cayenne, la remise en état des infrastructures de santé. Il a également mentionné le lancement d’un plan ambitieux comprenant notamment l’augmentation du numerus clausus sur le territoire guyanais ou encore la création de villages de santé pluridisciplinaire :

« Pour fonctionner le service des urgences nécessiterait au moins 40 médecins à temps plein. Hors, ils ne sont que 25 avant même le départ des médecins démissionnaires. Le délabrement et le manque criant de matériels au sein de cet hôpital illustrent l’état de crise permanant dans lequel se trouve le système de santé guyanais. Madame la ministre, la situation sanitaire dans laquelle se trouve la Guyane est comparable à certains pays du tiers-monde. Des gens meurent chaque jour non pas à cause d’un cancer mais parce qu’il n’y a personne pour les soigner. Nous assistons sans brancher à l’abandon pur et simple d’un territoire de la République. Peut-on imaginer en 2018 et surtout en France, un service d’urgence sans médecins. C’est exactement ce qui guette la Guyane dans quelques semaines »

La ministre de la santé lui a répondu en rappelant que la Guyane était confrontée à 3 défis : la faible densité de la population rendant l’offre de soins peu variée, une offre quantitativement insuffisante et des moyens qui se concentrent dans les grandes villes. Une situation qui pousse la population vers des consultations directement aux urgences ou à renoncer aux soins. Agnès Buzyn a tout de même énuméré une série de mesures mises en œuvre :

« L’ARS et le ministère se sont immédiatement saisis de cette question et ont travaillé avec l’hôpital sur un plan d’action. Les médecins libéraux ont été sollicités et participent maintenant à la régulation médicale. Les services de santé de l’armée a également apporté son concours en réalisant des gardes à l’hôpital. Le ministère va mobiliser la réserve sanitaire. Les services de la préfecture se sont engagés à titre expérimentalet dérogatoire à faciliter l’entrée de médecins étrangers. Le centre national de gestion des patriciens a été mobilisé ainsi que l’assistance publique des hôpitaux de Paris qui assure un partenariat avec le CHAR. Nous avons créé dans le plan Outre-mer, 100 postes de spécialistes qui seront répartis cette année.