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Le compte à rebours est lancé pour le CHU de Guyane

Depuis lundi et jusqu’à aujourd’hui, une nouvelle "semaine du CHRU de Guyane" est organisée. Un rendez-vous qui se tient tous les mois et qui réunit les professionnels des trois hôpitaux publics guyanais : Cayenne, Kourou et Saint-Laurent.

  • Par: adminradio
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Objectif janvier 2025. Si tout va bien, dans moins d’un an, le Centre Hospitalier Régional (CHR) de Guyane verra le jour. Il pourra ensuite être conventionné avec l’Université pour devenir un Centre Hospitalier Universitaire (CHU). En attendant, le travail va continuer dans les mois qui viennent pour finaliser le projet qui repose sur trois piliers : l’enseignement, la recherche et les soins.

L’un des gros chantiers actuels consiste d’ailleurs à organiser les filières de soin, car le futur CHU fonctionnera en réseau. C’est ce que nous explique le directeur du CHC, Christophe Bouriat. 

"Nous avons pu identifier une quarantaine de filières de soins, et sur cette quarantaine de filières de soins, il y a déjà 29 coordonnateurs de filières qui ont été validés par les trois communautés médicales, c’est-à-dire des patrons de filières. On a par exemple la filière infectiologique, la filière ortho, traumato, digestive, urologique, gynéco, toutes ces spécialités qu'on peut imaginer, mais la difficulté c'était après que les communautés médicales se mettent d'accord pour avoir un représentant qui organise cette filière de façon à ce qu'elle ne reste pas dans un établissement, mais qu'elle irrigue l'ensemble du territoire. "

Selon le directeur du CHC, une condition nécessaire à l’obtention du statut de CHR était la démonstration “d’une vision territoriale” du soin. Il s’agit ici de la capacité des soignants des trois hôpitaux (Cayenne, Kourou et Saint-Laurent), des Centre Délocalisés de Prévention et de Soins (CDPS) ainsi que des trois hôpitaux de proximité (Grand-Santi, Maripasoula et Saint-Georges de l’Oyapock) à transférer les patients d’un établissement vers l’autre en fonction de leurs capacités matérielles et structurelles. “Il faut que ça soit fluide pour le patient”, rappelle néanmoins le directeur de l’hôpital de Cayenne. 

A terme, l'objectif, c’est que les trois hôpitaux aient au moins une discipline universitaire chacun. Avec à la clé plus d’attractivité pour les professionnels de soin, anticipe-t-il : 

“Une filière universitaire, c’est une reconnaissance dès l'instant qu'elle recrute à la fois ce qu'on appelle des PUPH, un professeur d'université praticien-hospitalier, et qu'il y a donc une activité de recherche importante et une activité d'enseignement. En septembre, on aura d'autres praticiens qui seront nommés PUPH ou MCUPH, maîtres de conférence. Chaque année, on essaie de grandir là-dessus pour prendre du muscle et peser dans le futur club des CHU. Nos perspectives de grandir sont très fortes, ne serait -ce que par la démographie qui est très très importante en Guyane. Ça va être vraiment un booster très important pour le futur CHU. Le fait de passer universitaire crée automatiquement de l'attractivité au niveau des professionnels de santé, médecin, parce qu 'il y a de la recherche et de l'enseignement, mais aussi des paramédicaux [...] La recherche n'est pas réservée aux médecins, c'est aussi la recherche infirmière ou paramédicale.”

Le développement d’un CHU pose la question des locaux et des bâtiments pour accueillir ces activités de recherche et d’enseignement. Concernant les infrastructures, des travaux sont menés en ce moment au CHC : un bâtiment pour le pôle médico-chirurgical est en train d’être construit, celui pour la recherche est presque terminé. Néanmoins, à terme, il faudra certainement construire un hôpital neuf, reconnaît Christophe Bouriat : 

“Dans un premier temps, il y avait un engagement de l 'État avec cette deadline en 2025. Je pense qu’il fallait saisir l'occasion, et ça, c’est fait. Après, il va falloir enclencher, effectivement, une fois qu’on sera CHU, la réflexion sur une reconstruction totale d'un des trois sites, en particulier, là, on parle de Cayenne. Mais reconstruire un établissement, c 'est long, il faut trouver le terrain, un terrain qui est suffisamment stratégique pour être bien desservi. Donc ça, c'est pour plus tard.”

L’interview de Christophe Bouriat est à retrouver sur les plateformes de streaming de Radio Péyi.