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Visite présidentielle : des tensions dans les rues de Cayenne

  • Par: abehary
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Le collectif Pou Lagwiyann Dékolé, qui demandait à être reçu par le Président, et les manifestants ont été dispersés au gaz lacrymogène.
Une marche de plus pour se faire entendre

La manifestation du collectif Pou Lagwiyann Dékolé (KPLD) avait pourtant bien commencé. Du boulevard Nelson Mandela à la préfecture, les milliers de manifestants ont marché munis de banderoles, on pouvait entendre des slogans « Macron, venez boire de l’eau », en référence à une note sanitaire envoyée par l’Elysée à la presse et qui recommandait de ne pas boire l’eau du robinet, suscitant l'indignation en Guyane. Ou encore des chansons, des slogans « Nou gon ké sa », les mêmes que la marche historique du 28 mars dernier à Cayenne. Marche du collectif KPLD dans les rues de Cayenne (Photo : A.BeharyLS)

Une situation qui dégénère rapidement

La marche s'est terminée sur la place Léopold Héder devant la préfecture, où les manifestants ont demandé à rencontrer le Chef de l'Etat. La population amassée devant la préfecture de Guyane (Photo : A.BeharyLS)

Vers 19h30, les esprits se sont échauffés, et les manifestants ont fait tomber les barrières devant la place, pour se rapprocher des grilles de la préfecture.Olivier Goudet, président de l’association Trop Violans et membre du collectif  KPLD, lance alors un ultimatum :

« On vous donne jusqu’à 20h pour avoir une réponse sinon on passera à la vitesse supérieure »

Dans le même temps, Emmanuel Macron recevait les élues de Guyane pour une réunion de travail. Par la voie d'un intermédiaire, il a dit qu'il recevrait les membres du collectif ce matin, ce qu'ont refusé les manifestants qui voulaient le voir immédiatement. Manifestants encagoulés dans les rues de Cayenne (Photo : A.BeharyLS)

La tension est montée d’un cran, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Des affrontements ont alors éclaté dans la nuit, notamment avec des jeunes des quartiers, cagoulés pour certains, qui ont jeté des projectiles et des cocktails molotof sur les forces de l'ordre. Une situation qui consterne Davy Rimane, porte parole du collectif  Pou Lagwiyann Dékolé :

« Tout le monde voit la réponse du Président de la République française qui est aujourd’hui sur nos terres qui a répondu par un mépris total. Le peuple a répondu à sa façon »

Bilan : Des blessés et des interpellations

Plusieurs blessés sont à déplorer parmi la population, deux gendarmes et un policier blessés dont un hospitalisé selon le procureur de la République. Deux voitures brulées et sept feux de poubelles selon un bilan des pompiers. Des pavés arrachés des trottoirs qui servent de projectils (Photo : A.BeharyLS)