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Législatives 2024 : les maires de Guyane prennent position

Sur les 22 maires du territoire certains d’entre eux prennent position dans ces élections législatives anticipées. Soutien, consigne de vote, appel à faire barrage à l’extrême droite ou tout simplement appel à accomplir son devoir civique, on fait le point sur les prises de position des maires de Guyane.

  • Par: adminradio
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La  1ère circonscription regroupe 8 communes, Cayenne, Matoury, Roura, Régina, Saint-Georges de l’Oyapock, Ouanary et Camopi. Parmi les maires de ces communes certains ont pris clairement position, d’autres n’ont pas souhaité se mouiller en donnant des consignes de vote.

Sans ambiguïté, Serge Smock, le maire de Matoury et président de la CACL appelle à voter pour Boris Chong-Sit. « Même si je ne suis pas encarté dans un parti, je soutiens Boris Chong-Sit ». Le maire de la 2e commune en nombre d’électeur dans la circonscription se dit « cohérent » car il avait soutenu ce candidat en 2022.

Même consigne de vote pour Jean-Claude Labrador. Le maire de Roura répond sans hésiter. « Mon choix est clair : Boris Chong-Sit car je connais ses compétences ». Boris Chong-Sit qui est soutenu par "Guyane Rassemblement" obtient sans doute le soutien de Pierre Désert, maire de Régina et de Claude Plenet, maire de Rémire-Montjoly de “Guyane Rassemblement”. Il était d’ailleurs arrivé en tête dans ces deux communes en 2022.

En revanche Sandra Trochimara, maire de Cayenne et Laurent Yawalou, maire de Camopi, restent neutres.  L’édile de la commune avec le plus grand nombre d’électeurs dans la 1ere circonscription, laisse les cayennais voter « en leur âme et conscience ». Selon Sandra Trochimara, les électeurs devront choisir le député qui aura « la capacité d'être force de propositions de lois et/ou d'amendements qui répondent aux singularités guyanaises et en mesure surtout de mettre en œuvre leur pouvoir de contrôle de la politique du gouvernement en tenant compte des enjeux locaux ». En 2022, c’était Yvane Goua qui était arrivée en tête à Cayenne (25.46%)  juste devant le député sortant Jean-Victor Castor (18,2%).

Laurent Yawalou, le maire de Camopi refuse également de donner de consigne de vote. Il ne se fait pas d’illusion et n’y met pas d’espoir sur le futur député. « En tant que maire amérindien, j’ai le sentiment que nous avons toujours été méprisés par les élus locaux alors peu importe. Je travaillerai avec le député qui sera élu. Je laisse les habitants faire leur choix. », indique-t-il.

Peu de parti pris pour les maires de la 2e circonscription

Dans la 2ème circonscription, Michel-Ange Jérémie, maire de Sinnamary, président de l’Association des maires, Céline Régis, maire d’Iracoubo, Patrick Lecante, maire de Montsinéry Tonnegrande et Gilles Adelson, maire de Macouria ont décidé de ne pas soutenir de candidat.

« Le conseil municipal de Sinnamary est partagé sur les candidatures. Nous n’avons donc pas de consigne de vote à donner. Je laisse libre les électeurs de choisir. Il n’y a aucun doute que je travaillerai avec celle ou celui qui sera élu », indique le maire de Sinnamary.  « Je n’ai pas de consigne de vote à donner. Chaque électeur doit être libre », rappelle Céline Régis, maire d’Iracoubo. « La seule possibilité étant de rappeler que les Citoyens libres de Guyane, depuis le 10 juin 1848 ont le droit de vote. Ce droit est aussi un devoir afin d’exercer sa Citoyenneté pleinement et entièrement », rappelle Patrick Lecante.

Parmi ces maires, certains ont toutefois accepté la démarche des candidats qui souhaitaient s’entretenir avec eux. Véronique Jacaria, la maire de Saint-Elie, a d'ailleurs salué la démarche du déplacement de Sophie Charles dans sa commune en rappelant qu’aucun candidat ne s’était encore rendu sur le site.

Deux maires ont clairement fait leur choix

François Ringuet, maire de Kourou, était présent et a pris la parole dans plusieurs réunions publiques menées par Sophie Charles et son remplaçant, le kouroucien Rinaldo Toepoe.  François Ringuet est l'un des rares maires à faire campagne publiquement aux côtés d’un candidat. Un choix que le maire de Kourou, justifie sur les réseaux sociaux : « Avec Sophie Charles, la dynamique est là et l’envie de changement aussi. Il était important pour moi de marquer mon soutien par ma présence et prendre la parole pour louer les qualités de Sophie et Rinaldo ! le 29 juin, un seul choix ».

Albéric Benth, maire de Mana, un peu plus discret que son homologue kouroucien sur son choix, soutient également l’actuel maire de Saint-Laurent du Maroni.

« Avec mon équipe municipale, j’ai reçu Sophie Charles comme Jean-Philippe Dolor qui ont fait la démarche de nous rencontrer. Nous avons fait le choix de soutenir Sophie Charles parce qu’il faudrait une élue qui connaît bien le territoire et qui pourrait au mieux relayer les problématiques de l’Ouest. Je voterai pour quelqu’un qui connaît la réalité de ma commune ».

Des appels à faire barrages contre l’extrême droite et à lutter contre l’abstention

Le dernier sondage (Ipsos) donne une majorité à l’Assemblée nationale de 32% au Rassemblement Nationale, 29% au Nouveau Front Populaire et 19.5% à Ensemble, l’actuelle majorité présidentielle. Face à cette montée de l’extrême droite, nombreux sont les maires de Guyane qui appellent à faire barrage au RN.

Sandra Trochimara, la maire de Cayenne appelle les électeurs Guyanais « à faire preuve de lucidité dans leur vote en faisant barrage aux professions de foi extrémistes basées sur des doctrines en décalage avec les réalités des défis guyanais ». « Voter un droit dont il faut user voire abuser ! », ajoute-t-elle. Même opposition pour Michel-Ange Jérémie, le maire de Sinnamary. « Je suis totalement opposé aux valeurs que renvoie le RN.», affirme-t-il , même si la 2e circonscription n’est pas concernée par une candidature RN-LR. "J'invite les sinnamariens à voter en masse", ajoute-t-il. 

Si certains maires ont pris la décision de clamer haut et fort leur positionnement, nombreux sont ceux ne sont pas impliqués directement et publiquement dans le cadre de cette campagne électorale en Guyane.