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Gérald Darmanin en visite au Brésil et en Guyane : cap sur la lutte contre le narcotrafic

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, entame ce jeudi 15 mai une visite officielle de deux jours au Brésil, avant de se rendre en Guyane, indique le JDD.

  • Par: adminradio
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À la tête d’une délégation du ministère de la Justice, il vise à renforcer la coopération judiciaire et sécuritaire avec Brasilia dans un contexte marqué par l’augmentation alarmante des flux de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud, notamment via la Guyane. Le Brésil, souvent en retrait dans les discours officiels, devient un front prioritaire dans la guerre menée par la France contre le narcotrafic et la criminalité transnationale.

Objectif : coopérer pour mieux lutter

Les autorités françaises tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois sur la montée en puissance des filières de drogue reliant l’Amazonie à la métropole via la Guyane. Chaque semaine, des « mules » brésiliennes sont arrêtées à l’aéroport de Cayenne, transportant des capsules de drogue dans leur corps. Aujourd’hui, environ 500 ressortissants brésiliens sont incarcérés dans les prisons françaises, notamment en Guyane, un chiffre en constante hausse.

© Visite de Gérald Darmanin ministre de l'Intérieur et des Outre-mer et de Gabriel Attal, ministre des Douanes lors d'une exposition des saisies des Douanes en 2022. Photo : A.BeharyLS / Radio Péyi 

C’est dans ce cadre que Gérald Darmanin entend initier des négociations avec son homologue brésilien, Ricardo Lewandowski, pour permettre le transfèrement de ces détenus vers le Brésil. Une mesure inscrite dans une nouvelle doctrine pénitentiaire visant à limiter le coût pour les contribuables français et à désengorger les prisons du pays.

Des rencontres stratégiques à Brasilia

Outre cet enjeu carcéral, toujours selon le JDD, la visite de Darmanin comprend des entretiens avec plusieurs hauts responsables brésiliens, dont le ministre des Affaires étrangères Mauro Vieira, le ministre de l’Intégration Waldez Góes, et le juge Gilmar Mendes du Tribunal suprême fédéral. Ces échanges visent à renforcer la coopération judiciaire sur les fronts les plus sensibles : contrebande, orpaillage illégal, trafic d’armes, autant de facteurs alimentant la violence dans les territoires frontaliers comme Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni.

La Guyane, terrain d’action et de tensions

Après cette séquence brésilienne, Gérald Darmanin poursuivra sa mission en Guyane du 17 au 19 mai, indique le ministère de la Justice. Sur place, il rencontrera magistrats, forces de l’ordre et responsables locaux, pour évaluer concrètement les besoins et les réponses à apporter. Territoire ultramarin particulièrement exposé aux défis migratoires et sécuritaires, avec une surpopulation carcérale chronique et une pression judiciaire constante. 

« Ce déplacement vise à ancrer notre action dans le réel, auprès des acteurs de terrain », affirme l’entourage du ministre au JDD.

© Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer lors des Assises des de la sécurité en 2022 - Photo : A.Hartemann / Radio Péyi 

Durant son déplacement en Guyane, le Garde des Sceaux devrait samedi après-midi procéder à l’inauguration du Centre éducatif fermé à Montsinéry. Dimanche, le ministre prendra la direction de Saint-Laurent du Maroni où il visitera l'emplacement de la future cité judiciaire, inaugurera les berges à la Charbonnière et fera le point sur les opérations Atipa sur le fleuve Maroni. Avant son retour à Paris, lundi, Gérald Darmanin se rendra auprès du personnel de la Cour d'appel à Cayenne, du Tribunal judiciaire à Matoury et du Centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly.

Une visite qui affiche un signal politique : face à une criminalité transfrontalière de plus en plus violente, la France souhaite affirmer une stratégie pénale coopérative, en lien étroit avec ses partenaires régionaux.