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Congrès des élus : l’AMG et l'opposition à la CTG souhaitent un nouveau vote

L'AMG, l’Association des maires de Guyane et les élus territoriaux d’opposition envisagent de saisir le parquet pour donner suite aux erreurs du décompte des voix lors du dernier Congrès des élus. Ils souhaitent renouveler le vote sur la résolution relative aux peuples autochtones dans le projet d'évolution statutaire lors d’un nouveau Congrès des élus.

  • Par: adminradio
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Un nouveau congrès pour « apaiser la situation et le rendre conforme »

Dans une lettre adressée au président de la CTG, Michel-Ange Jérémie, le président de l’AMG propose l’annulation du congrès des élus et de le réunir à nouveau afin de lever toute suspicion et pour « apaiser la situation et la rendre conforme » :

«  Une telle initiative renforcerait la confiance et démontrerait une volonté de transparence et d'équité envers tous les citoyens de Guyane ».

Pour rappel, vendredi dernier, le président de la CTG reconnaissait lors d’une conférence de presse que des erreurs se sont glissées lors du vote sur la résolution relative aux peuples autochtones au dernier Congrès des élus.  A l’issue du Congrès, Gabriel Serville annonçait 30 voix pour, 27 contre et 5 abstentions. Après vérification, un décalage du nombre de voix est constaté comme le précise ici Gabriel Serville lors d'une conférence de presse la semaine dernière : 

Conférence de presse du président de la CTG 

 

Après un moulinage de voix, le congrès reste en faveur de la résolution votée selon le président de la CTG. 

Malgré les erreurs de comptage et une suspicion de procurations falsifiées par la majorité des élus territoriaux, Gabriel Serville n'a pas annoncé de nouveau vote, le résultat du vote reste inchangé et pour l’heure pas de procédure judiciaire :

« Je pourrais porter plainte devant le pénal, mais je crois que la Guyane a besoin d'apaisement. La Guyane a besoin que ses élus se retrouvent autour d'un idéal que nous portons collégialement pour la population. C'est la raison pour laquelle je n'envisage pas, à ce stade, de porter plainte en justice »

Les élus du groupe d’opposition estiment que le résultat de ce vote n'est pas recevable.  

Muriel Briquet et Jessi Américain, élus territoriaux, dénoncent un “bidouillage” du vote. “Même dans n’importe quelle dictature du monde, ce truc ne serait pas passé”, indique Jessi Américain. La seule solution pour eux serait donc de refaire un vote puisque “sa sincérité a été entachée”.

Le débat reviendra sur la table lors de la prochaine Assemblée plénière, promet Rodolphe Alexandre, chef du groupe d'opposition “Unis et engagés” de l'Assemblée territoriale :

« C’est malheureux dans le cadre de la République dont la démocratie vacille parce qu’elle démontre que cet individu (ndlr le président de la CTG) prend des méthodes macoutistes. Aucun président ne peut s'arroger le droit de revenir sur le vote et d’effacer des votes parce qu’il estime que des signatures ne sont pas conformes alors qu’on lui démontre qu’il y a eu des erreurs matérielles »

En effet pour les élus territoriaux d’opposition, en réponse aux suspicions de fraude ont déclaré qu’il ne s'agit que d'une erreur matérielle. Une mauvaise signature s’est glissée dans les procurations de Pierre Désert, en tant que maire et conseiller territorial, dont les mandataires sont bien ceux qu'il avait annoncés : Georges Elfort et Albéric Benth.

Rodolphe Alexandre, tout comme le président de l’AMG, Michel-Ange Jérémie se disent prêts à aller vers l'article de 40 du code de procédure pénale qui prévoit que "toute autorité constituée doit aviser le Procureur d'un délit dont elle aurait connaissance"