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Ce qu'il faut retenir de la visite d'Emmanuel Macron en Guyane

  • Par: abehary
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Tour d'horizon des annonces du chef de l'Etat lors de sa visite.

Emmanuel Macron a achevé samedi une visite de 48 heures en Guyane. Un déplacement dans un climat tendu, marqué par des échauffourées jeudi soir devant la préfecture.

Arrivée d'Emmanuel Macron en Guyane le 26 octobre 2017 à l'aéroport Felix Eboué (Photo : N.Mézil)

Échauffourées entre manifestants et CRS à Cayenne dans la nuit du 26 au 27 octobre 2017 (Photo : A.BeharyLS)

Les premiers mots d'Emmanuel Macron à Maripasoula sont ceux qui resteront sans doute les plus ancrés dans les mémoires. Le Chef de l'Etat affirme ne pas arriver "avec des milliards en Guyane", ajoutant qu'il n’est "pas le père Noël".

Effectivement, peu d'annonces nouvelles à Maripasoula : la construction d’un lycée et d'un collège financés par l'enveloppe de 250 millions débloquée pour la CTG. 300 000 euros sont aussi prévus pour la construction d’un stade dans la commune.

Serge Anelli, maire de Maripasoula, ses adjoints et Emmanuel Macron (Photo : N.Mézil)

Vendredi matin, au 2ème jour de visite, et après une nuit de violences à Cayenne, Emmanuel Macron tient une conférence de presse. Le président y fait l'essentiel de ses annonces.
Face à l’immigration, il annonce la réduction à deux mois du versement de l'allocation versée aux demandeurs d'asile. Pour le RSA, il faudra avoir résidé 15 ans sur le territoire pour l'obtenir. Un RSA qui sera "démonétisé", c'est-à-dire qu'il ne sera plus versé en liquide, mais sous forme de bons utilisables en Guyane. La gestion du RSA, elle, sera transférée à l’Etat, alors qu'elle est actuellement dévolue à la CTG. Et puis, les mesures d’extradition seront revues et les anciens détenus étrangers reconduits à la frontière. Toutefois, on ne connaît pas le calendrier de ces mesures.
Dans la lutte contre l'orpaillage illégal, le président annonce une révision du dispositif Harpie dès l'année prochaine avec un renforcement des moyens de sécurité, et une modernisation notamment avec l'utilisation de drones. Par ailleurs, 90 gendarmes et 22 policiers arriveront en 2018. Sur le plan économique, Emmanuel Macron veut une simplification des procédures et demande de l’innovation aux entrepreneurs guyanais.

Conférence de presse du Président de la République à la préfecture de Guyane le vendredi 27 octobre 2017

Quelques heures plus tard, pour la clôture de la conférence des RUP, le Chef de l'Etat mise sur la réussite économique. Il souhaite l'émergence d'une production locale, des services avec des entreprises fortes, et la structuration des filières de formation. De son côté, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, annonce que le dispositif Erasmus sera étendu aux pays voisins, c'est-à-dire le Brésil et le Surinam, pour les Guyanais. Jean-Claude Juncker qui a également annoncé le financement par l'Europe des flottes de pêches des régions ultrapériphériques, dont la Guyane.

Jean Claude Juncker, président de la Commission Européenne et Corina Crétu, commissaire européenne à la politique régionale. (Photo : A.Behary)

Enfin samedi, à la préfecture, la convention de dotation entre l'Etat et la CTG a été signée avec la ministre des Outre-mer, Annick Girardin. Une bonne nouvelle pour les finances de la collectivité, car cet accord officialise le versement par l'Etat de 50 millions d'euros par an pendant trois ans au titre de la compensation pour le RSA. Cette convention permet le versement de 50 millions d'euros par an pendant cinq ans pour la construction de collèges et de lycées, de 9 millions d'euros de compensation de l'octroi de mer perdus avec la loi Egalité Réelle outre-mer et de 53 millions d'euros de dotation exceptionnelle.

Signature de la convention État-CTG avec Roldolphe Alexandre, président de la Collectivité Territoriale de Guyane et Annick Girardin, ministre des Outre-mer à la préfecture de Guyane le samedi 28 octobre 2018 (Photo : N.Mézil)

Ce même jour, Emmanuel Macron a prononcé un discours autour des Assises des Outre-mer. Le président de la République a souhaité qu'une "nouvelle page" s'ouvre entre l'Etat et les territoires d'Outre-mer. Il s'est dit prêt à des "aménagements constitutionnels" si nécessaire, sans davantage de précisions.