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Brabo, complice de Manoelzinho, condamné à 130 de prison au Brésil pour le meurtre des deux militaires français en juin 2012 à Dorlin

C'est un crime qui a profondément marqué les forces armées. Le 27 juin 2012, deux militaires français du 9e Rima, étaient tués à l'arme de guerre au cours d'une embuscade dressée par la bande bande armée du sanglant brésilien Manoelzhino. Si le leader de ce groupe est mort le 1er janvier dans sa prison de Macapa, son principal complice, lui aussi poursuivi pour ce double meurtre, vient d'être jugé, 10 ans après, au cours d'un procès filmé en direct et diffusé sur YouTube par la justice au Brésil. Ronaldo Lima, dit Brabo, c'est son surnom, vient d'être condamné à 130 ans de prison.

  • Par: samirmathieu
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Le complice de Manoelzhino, le sanglant chef de bande armée brésilien mort le 1er janvier dans sa prison de Macapa, vient d'être condamné jeudi dernier à une peine 130 ans de prison. Ronaldo Lima, dit Brabo, a été condamné jeudi à Macapa par le tribunal fédéral de l'Amapa pur les meurtres, à l'arme de guerre, des deux militaires français du 9e Rima, Stéphane Moralia et Sébastien Pissot. C'était il y a tout juste 10 ans, le 27 juin 2012, dans une embuscade tendue aux militaires français à Dorlin, entre Maripasoula et Saül. Manoëlzinho et Brabo avait été arrêtés un mois jour pour jour après ce crime odieux, dans un hôtel de Macapa, au terme d'une course-poursuite à travers la forêt de part et d'autre de la frontières où un exceptionnel dispositif de l'armée et de la gendarmerie avait été déployés en Guyane ainsi que de considérables moyens côté brésiliens avec notamment la Bope qui avait finalement réussi à leur mettre la main dessus dans un hôtel de Macapa.

Sanglante année 2012 en forêt guyanaise...

En 2012, accélérant un processus de violence déjà enclanché en 2011, le gang de Manoelzinho, multiplie les crimes de sang. Le jeune chef de gang, tout juste âgé de 25 ans, a déjà un lourd passé criminel. Manoelzinho est en Guyane quelques années où il s'est fait remarqué sur plusieurs d'orpaillage, notamment sur la Mana. En 2011, sa bande prend de l'ampleur et en 2012, elle va mettre en place un mortifère parcours criminel. Il sera reproché à Manoelzinho pas moins de 11 crimes commis en Guyane en moins de 2 ans, dont celui d'une prostituée à Saint-Elie... Au début de l'année 2012, en janvier, les corps de 5 hommes sont retrouvés. Ils ont été exécutés. Très vite, les soupçons se tournent vers Manoelzinho and co... D'autres crimes se produisent dans les semaines et mois qui suivent. Jusqu'à ce que le gouvernement décide de réagir et de frapper fort. Le 27 juin 2012, une conjointe entre les Forces Armées de Guyane (nom de l'époque) et la Gendarmerie de Guyane. En tout, 40 militaires se sont déplacés sur Dorlin, ce site à mi-chemin entre Maripasoula et Saül. 4. hélicoptères ont été engagés, preuve de la mobilisation appuyée ce jour-là, pour mettre un coup de frein aux activités criminelles, et toujours plus sanglantes, de la bande à Manoelzinho. 

Sauf que ce jour-là, les criminels étaient surrarmés et n'ont laissé aucune chance aux militaires. Un premier avion, avec 6 policiers à bord, a été la cible d'intenses tirs, ce qui le força à se retirer ainsi que les autres engins volants. Finalement, l'intervention a repris 4 heures plus tard. Là, ce sont 18 agents qui ont débarqué dans un endroit plus reculé, et censé être moins exposé, mais qui avançait vers la mine.

En chemin, ils ont été surpris par une ambuscade, forcément à destinée létale, tendue par la bande à Manoelzinho, qui les a abattus à coups de fusil. Il s'appelaient Sébastien Pissot et Stéphane Moralia, n'ont rien pu faire. 3 gendarmes ont par ailleurs été blessés et immédiatemment évacués.

Un procès tardif mais avec une lourde peine

Au procès, le parquet fédéral était représenté par le procureur régional de la République Vladimir Aras et par les procureurs de la République Bruno Domingos, membre du Jury Court Support Group, et Sadi Flores Machado. Le magistrat de liaison français au Brésil, Alain Zakrajsek, a assisté en personne à la séance. Le procès a été diffusé sur Youtube, sur la chaîne de la Justice Fédérale d'Amapá, en portugais, avec traduction simultanée en français. Le Jury Court de l'affaire Manoelzinho a été le premier jury fédéral tenu à Amapá depuis la transformation du territoire en État.