Visite ministérielle : retour sur un double engagement pour l’agriculture et la pêche en Guyane

Après Saint‑Laurent‑du‑Maroni, Manuel Valls s’est rendu lundi 16 juin 2025 à Iracoubo où il a visité la Gragerie, découvrant ainsi le travail du manioc. Ce produit ancestral, à la fois élément majeur du patrimoine culturel et économique de la Guyane, est aujourd'hui fragilisé par la maladie du manioc.
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L’occasion de procéder à la signature d’une première rétrocession de 568 ha avant une seconde phase de 3 000 ha fin 2025.
« Je suis fier de signer cette convention, ce transfert va permettre à la SAFER de devenir un acteur‑clé majeure pour accompagner les agriculteurs, notamment les jeunes. C’est une stratégie d’aménagement équilibrée, durable et progressive, indispensable pour conforter le partenariat de l’État avec le monde agricole », a déclaré le ministre.
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La présidente de la SAFER, Chantal Berthelot, précise que « ce dispositif est destiné aux agriculteurs ayant un vrai projet agricole. Ce n’est pas du foncier gratuit, mais du foncier vendu à un prix abordable pour que le coût du produit final reste accessible. C'est aussi ça l'autonomie alimentaire »
Ce sont au total 20 000 ha qui devraient être rétrocéder sur une période de 10 ans.
Structurer la filière pêche et adapter la réglementation européenne
Cap mercredi 18 juin, avant le retour du ministre à Paris, au Port du Larivot. Manuel Valls a annoncé la signature prochaine d'une convention entre l'État, les collectivités et les pêcheurs guyanais. Elle entérinera la promesse du renouvellement de la flotte (25 bateaux) pour lutter contre la pêche illégale.
« Nous avons besoin d'une filière forte, attractive, soutenue par la formation de la main‑d’œuvre locale, le renouvellement de la flotte ainsi que la modernisation des infrastructures portuaires, a insisté Manuel Valls. Et nous voulons intensifier la coopération régionale pour lutter contre la pêche illégale. »
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Les normes européennes devraient bientôt évoluer pour mieux répondre à la réalité guyanaise, selon le ministre. Léonard Raghnauth, président du Comité régional des pêches et des élevages marins de Guyane, salue cet engagement :
« Ce que nous voulons, c’est garantir la pérennité de la biodiversité et la souveraineté alimentaire du territoire. Aujourd'hui, nous passons de 22 à 93 navires de pêche côtière, tandis que la pêche crevettière nécessite une diversification des méthodes pour atteindre de nouveaux quotas. »
Pour Manuel Valls comme pour Léonard Raghnauth, la convention du mois de septembre marquera une étape majeure pour l'avenir de la pêche en Guyane. Si la concrétisation des annonces prendra du temps, elle reste un signe fort du nouvel élan donné à la filière.
« Ce que nous voulons, c’est construire un futur où la Guyane bénéficie d’une agriculture forte, d’une pêche durable et d’une autonomie alimentaire à la hauteur de son potentiel », conclut le ministre.
Le ministre a également indiquer que pour la lutte contre la pêche illégale au large de la Guyane, le gouvernement prévoit la mise en place d'opération des forces armées de type Harpie en mer comme cela se fait pour la luttre contre l'orpaillage illégal en forêt.