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Mine d'Or : la bataille du "pour" et du "contre" est lancée

  • Par: abehary
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Hier soir, le collectif contre la méga-industrie minière "Or de question" a rassemblé quelques centaines de personnes sur la place des Palmistes pour expliquer pourquoi il faut dire "non".

Les membres du collectif citoyen « Or de Question » avaient un public plutôt conquis face à eux. Les arguments du « non » ont retenti sur toute la place des Palmistes où s'est tenu un meeting d’information.  Le mot d’ordre était « or de question », un refus total mêlant argumentaires pédagogiques et discours révoltés. Olivier Goudet, président de "Trop violans". Photo : A.Behary LS « On nous fait croire que la méga industrie va changer le pays qu’elle est viable » selon Olivier Goudet, président de l’association « Trop Violans » qui n’a pas hésité à sortir son carton rouge adressé aux responsables politiques locaux. Eléonore Johanesse, présidente du collectif "Première Nation". Photo : A.Behary LS « Je m’adresse aux pilleurs et aux complices qui ne pensent qu’à s’enrichir encore et encore. Vous n’aimez pas la terre parce que vous la saccagez pour faire du profit. Nous, les Amérindiens, c’est la terre notre mère, elle est sacrée». Tel est le message d’un jeune amérindien repris par Eléonore Johanesse, présidente du collectif « Première Nation ». Harry Haudebourg, CAP 21 Guyane. Photo : A.Behary LS « Je découvre depuis quelques mois que tout le monde est économiste et déclare que ce projet est du développement économique » selon Harry Haudebourg, président de CAP 21 Guyane, jouant le rôle d'un professeur présentant une série de calculs sur son tableau afin de démontrer que le projet est un « mirage économique ». Le gisement devrait fournir aux industriels plus de 80 tonnes d'or, s'il tient ses promesses. A terme et au cours actuel du métal jaune, plus de 3 milliards de dollars pourraient sortir de la forêt guyanaise.  Les compagnies impliquées dans le projet "Montagne d'or" sont Columbus Gold, une société canadienne, et le producteur russe d'or Nordgold. Ce dernier fait partie des vingt premiers groupes aurifères mondiaux. Leur chasse à l'or guyanais entre dans sa phase la plus critique, celle de l'enquête publique, le préalable au précieux sésame des autorisations. La Montagne d'or est devenue un sujet explosif qui sépare déjà l'opinion publique en deux camps. D'un côté, les partisans mettent en avant un projet créateur d'emplois sur un territoire où le taux de chômage s'élève à 40% et le revenu par habitant est deux fois moindre qu'en métropole. De l'autre, les défenseurs de la faune et de la flore, emmenés par le collectif Or de question, dénoncent les dangers inhérents à sa réalisation. S’ajoute à cela la question des retombées économiques et financières pour la Guyane et les Guyanais. Au niveau local, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, s'est montré favorable au projet tout en souhaitant qu'il y ait un débat public. Au niveau national, ce sujet a opposé Emmanuel Macron, pour, et Nicolas Hulot, contre, avant les élections. Le Président de la République et son ministre de la Transition écologique et solidaire devront désormais s'accorder pour statuer sur le dossier minier le plus important de France.