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La filière de la pêche en crise

  • Par: abehary
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La situation des pêcheurs est toujours critique en Guyane.

Mercredi matin, la maire de Cayenne Marie-Laure Phinéra-Horth s'est rendue au marché aux poissons pour se rendre compte de la faible quantité de poissons en vente. Les étals étaient remplis à moitié, 3 sur 10 étaient même fermées.

Marie-Laure Phinéra-Horth au MIR (Photo : N.Mézil)

 

Les pêcheurs guyanais souffrent des sargasses qui s'échouent par tonnes depuis plusieurs semaines sur les côtes, mais aussi de la pêche clandestine et du manque de moyens pour renouveler leur flotte.

La vente de poisson a chuté de 80% depuis le début de l’année, selon Robert Cibrélus, directeur du marche d'intérêt régional (MIR). Entre 50 et 60 tonnes de poissons sont vendues chaque mois au marché aux poissons en temps normal. Le déficit est donc d'environ 40 tonnes actuellement. « Les pêcheurs attendent toujours le plan de restructuration de la filière promis lors des évènements l’année dernière. C’est une secteur qui mérite d’être épaulé » affirme Robert Cibrélus.

 Plusieurs facteurs expliquent cette situation. La météo très mauvaise, la problématique avec les affaires maritimes concernant la formation obligatoire des marins pêcheurs et plus récemment les algues sargasses.  

Les pêcheurs guyanais souffrent des sargasses qui s'échouent par tonnes depuis plusieurs semaines sur les côtes, mais aussi de la pêche clandestine et du manque de moyens pour renouveler leur flotte. André Florus, membre du collectif des pêcheurs et vice-président du comité régional de la pêche, pointe du doigt une zone de pêche trop restreinte. « On a une côte de 350 km soit très peu de distance pour pêcher entre les pêcheurs clandestins qui ont des plus longs filets et lorsqu’il y a un lancement de fusée, on ne peut plus rester en mer » affirme-t-il.

Les pêcheurs dénoncent aussi l'absence de soutien financier, et notamment la grande frilosité des banques. Ce qui les empêche de renouveler ou du moins de rénover leur flotte. Les pêcheurs sont nombreux à avoir un bilan financier déficitaire. Les nouvelles normes de sécurité sur les navires les endettent. « On plonge financièrement » rappelle André Florus. De plus, la pêche clandestine oblige les marins pêcheurs à aller plus loin en mer. Ainsi, ils doivent rester plus longtemps en mer et les charges augmentent.

Rappelons que le secrétaire général de la mer, Vincent Bouvier, rattaché aux services du Premier Ministre, sera en visite en Guyane du 15 au 17 mai.