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Orpaillage illégal : une nouvelle réunion à la préfecture de Guyane pour le développement de la filière minière légale

Dix jours seulement après la dernière réunion qui s’était déjà tenue autour du préfet au début du mois d’avril. Une nouvelle table-ronde était organisée ce lundi 17 avril en compagnie d’un grand nombre d’acteurs : opérateurs miniers, parlementaires, élus, services de l’Etat.

  • Par: Radio Péyi avec Outremers360
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Table-ronde pour parler de la lutte contre l’orpaillage illégal, et du développement de la filière minière légale. Pour rappel, depuis ces dernières semaines, les professionnels du secteur (réunis autour de la FEDOMG) sont montés au créneau pour exposer leurs difficultés.

L'opérateur minier José Mariéma, qui était présent lors de la table-ronde d’hier, se réjouit d’enfin voir tout le monde réuni autour de la même table :

 « On arrive à faire consensus avec les élus, les parlementaires, les exécutifs. C'est la première fois qu'on parvient à cela. Je pense que nous allons aboutir à quelque chose, de toutes les manières, nous n'avons pas le choix. Nous devons pouvoir travailler sur notre territoire, exploiter notre or. Nous ne pouvons pas être là et regarder le train passer, laisser les clandestins continuer à piller notre territoire.  Nous, les miniers guyanais, nous n'avons pas le choix d'obtenir satisfaction sinon c'est la fin ou adopter d'autres méthodes ».

Le drame survenu à Dorlin où Arnaud Blanc, gendarme de l’antenne locale du GIGN a perdu la vie est une situation qui doit servir comme un électrochoc pour les autorités françaises dans cette lutte quotidienne contre les garimpeiros et face au difficultés des orpailleurs légaux :

« La mort du Gendarme est la mort de trop !  Ce combat de l'orpaillage clandestin est un combat que les petits artisans miniers nous menons depuis 10 ans »

Des pistes de développement de la filière en réflexion

Parmi les axes de réflexion : que les démarches soient facilitées pour permettre aux opérateurs de reprendre des sites exploités par les orpailleurs illégaux. Selon José Mariéma, cela pourrait faire reculer les clandestins :

« Des projets pilotes d’installation que ce soit sur de l’alluvionnaire que sur du primaire, ou encore sur des galeries. Il y a des sites bien identifiés qui sont en ce moment exploités par des orpailleurs illégaux qui polluent, jettent du mercure 24h/24. Il faut dissocier de l'orpailleur clandestin des bandes armées qui nous volent et braquent. L'orpailleur se positionne sur un site où il n'y a pas d’activités »

Opérateur minier, un métier en voie de disparition

La réunion d’hier a surtout été axée autour des difficultés administratives que rencontre la filière aurifère et rend le secteur de moins en moins attractif. Il y a quelques années de cela, les opérateurs miniers étaient bien plus nombreux. « A une période, on pouvait dénombrer 130 entreprises en activité, aujourd'hui, nous sommes à peu près une quinzaine », regrette la FEDOMG. C’est ce que nous précise l’opérateur minier José Mariema :

 « Devenir opérateur minier guyanais est le parcours du combattant. Il faut qu'on prenne notre bâton de pèlerin pour monter au créneau avec nos élus, que l'Etat nous entende car il a une dynamique pour nous accompagner de manière à relancer cette activité. Les freins sont vraiment administratifs et réglementaires : des décisions prises à Paris, des accords données à Paris. On ne dit pas que l'on veut travailler n'importe comment, nous avons déjà mis en place une charte de travail et de bonne conduite, c'est une grille d'appréciation par rapport à l'autorité environnementale.»

Un autre rendez-vous a d’ores et déjà été fixé la semaine prochaine.