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Essequibo : le Guyana saisira l'ONU en cas d’aggravation du conflit avec le Venezuela

Le Guyana saisit le Conseil de sécurité de l'ONU en cas d'aggravation du différend avec le Venezuela au sujet de l'Essequibo, territoire riche en pétrole revendiqué par Caracas, a averti mardi 5 décembre le procureur général guyanien Anil Nandlall.

  • Par: Radio Péyi avec Outremers360
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« Toute action ou tentative d'action en vertu du référendum nécessitera de recourir au Conseil de sécurité des Nations unies en tant que partie lésée », a déclaré Anil Nandlall à l'AFP après le référendum de dimanche au Venezuela, au cours duquel plus de 95 % des 10,4 millions d'électeurs vénézuéliens ont approuvé de faire de l'Essequibo une province vénézuélienne et d'octroyer la citoyenneté à ses 125 000 habitants. « Nous allons explorer toutes les voies possibles et il est évident que (le recours à l'ONU) est l'une d'entre elles », a-t-il ajouté.

La Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire de l'ONU dont le Venezuela ne reconnaît pas la compétence dans cette affaire, a ordonné vendredi au gouvernement vénézuélien de « s'abstenir de toute action susceptible de modifier la situation » dans l'Essequibo et aux deux parties de « s'abstenir de toute action susceptible d'aggraver ou d'étendre le différend ».

Anil Nadlall a déclaré que le Guyana invoquait les articles 41 et 42 de la Charte des Nations unies, qui obligent le Conseil de sécurité à prendre des mesures militaires et à appliquer des sanctions. « Il peut autoriser l'utilisation des forces armées par les États membres pour contribuer à l'exécution des ordonnances de la Cour », a-t-il déclaré.

Caracas soutient que le fleuve Essequibo reste sa frontière naturelle, comme c'était le cas lorsque le Guyana était une colonie espagnole, et invoque un accord signé à Genève en 1966 avec le Royaume-Uni, juste avant l'indépendance du Guyana, qui annulait une décision de justice de 1899 qui a fixé les frontières actuelles.

Indépendant depuis 1966, le Guyana défend au contraire cette décision et demande qu'elle soit ratifiée par la CIJ. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a appelé lundi à « un accord diplomatique, juste, satisfaisant pour les parties et amical » tout en affirmant que son pays allait « récupérer » l'Essequibo où de vastes gisements de brut ont été découverts en 2015. Caracas accuse les États-Unis d'intervenir dans ce conflit pour favoriser le géant pétrolier ExxonMobil, qui a commencé à exploiter ces gisements.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré, lors d'une réunion gouvernementale, qu'il allait créer une division régionale de PDVSA, géant public pétrolier, et a donné l'ordre de procéder « immédiatement » à « l'octroi de licences » pour « l'exploitation du pétrole, du gaz et des mines dans toute la région ». Son homologue guyanien, Irfaan Ali, a déclaré que « si Maduro choisit d'ignorer l'ordre international (...), ce sera une grande injustice pour le peuple vénézuélien », estimant que l'impact d'éventuelles sanctions aggraverait la crise chez son voisin.

PODCAST : Luis Alejandro Avila Gomez, chercheur en géopolitique était “L’invité du 7h”, selon lui le risque de conflit militaire est en revanche assez faible.

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