Une campagne de sondage des sols pour mieux appréhender les risques naturels
Une première en Guyane, avec l’utilisation d’un dispositif de géophysique héliportée. Son principe, sonder les sols grâce à un appareil au fonctionnement semblable à celui de l’imagerie médicale, qui analysera la composition des sols grâce aux données récoltées par la fluctuation des ondes impulsées.
Les données récoltées permettront de modéliser une maquette 3D des zones de l’île de Cayenne, Roura, Cacao et Macouria, ciblée par la campagne, afin de mieux appréhender les risques naturels grâce à une analyse profonde de la composition des sols.
Après un premier vol test prévu ce vendredi 15 septembre 2023, la campagne d’analyse sera lancée dès la semaine prochaine pour une durée d’un mois.
Le but est de mettre en place une campagne de levée électromagnétique, et le but est en fait de comprendre ce qu’il y a sous nos pieds, la composition des sols, sur près de 300 mètres de fond, en utilisant un dispositif qui peut envoyer des ondes dans le sol, les réceptionner, un peu comme de l’imagerie médicale, pour faire l’analyse et nous indiquer quelles sont les différentes couches que l’on trouve sous nos pieds. Émilie Nardon, chargée de mission risques naturels à la DGTM explique que les zones habités ne seront pas survolées :
Ce qu’on verra nous, c’est un hélicoptère survoler différentes zones de l’île de Cayenne, de Roura et de Matouria, auquel sera suspendu un dispositif, une grande boucle, qui fera 25 mètres de diamètres. C’est dans des zones d’intérêt pour nous, mais évidemment, on n'a absolument pas le droit de survoler des habitations ou des zones trop urbanisés, donc, même s’il y a des monts dans l’île de Cayenne qui sont visés par cette campagne, aucune habitation ne sera survolée ».
Carte des zones de prospection
Cette technologie héliportée devrait permettre de connaître la composition des sols sur près de 300 mètres de fond, permettant de compléter et de renforcer les données déjà connues par les analyses de sols, et ainsi de mettre à jour le plan de prévention des risques naturels, poursuit Émilie Nardon :
"Le but, c’est de savoir quelle est la composition du sol qu’on a sous nos pieds, que ça soit une roche plutôt dure ou des argiles, donc ça peut être utile par exemple pour savoir jusqu’à quelle profondeur il faut mettre un ancrage pour les fondations de sa maison. Ces données-là sont un préalable pour la mise en révision d’un document que les services de l’État produisent, et que nous produisons ici pour la Guyane, c’est le plan de prévention des risques naturels".
Cette technologie là permet d’aller plus loin, plus profond, sans pour autant creuser, et permet d’avoir une donnée qui sera très fine et de faire une analyse qui soit beaucoup plus globale pour avoir des contraintes, des autorisations en matière d’aménagement et d’urbanisme, qui soit complètement adaptées au contexte guyanais et à la géologie des sols.