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Le brevet de l'IRD sur le couachi a été validé

  • Par: abehary
  • Date:
Epilogue d'une affaire de biopiraterie qui avait fait polémique en Guyane début 2016. Ce jeudi 22 février 2018, l'Office européen des brevets, basé à Munich en Allemagne, a validé le brevet de l'IRD (Institut de Recherche et de développement) sur une molécule présente dans le couachi, une plante utilisée dans la pharmacopée amérindienne de Guyane.

La fondation France Libertés avait engagé en 2015 une procédure administrative pour dénoncer ce dépôt de brevet. La fondation accuse l'IRD de biopiraterie, en ne reconnaissant pas les savoirs traditionnels amérindiens. Le brevet de l'IRD porte sur la molécule Simalikalactone E, ou "SkE", présente dans le couachi, ou Quassia Amara, de son nom scientifique. Elle pourrait servir à mettre au point des médicaments pour soigner le paludisme.

L'office européen des brevets a finalement considéré que ce brevet était valide

L'IRD et la fondation France Libertés ont été auditionnés ce mercredi 21 février à Munich. Sur son site internet, la fondation affirme que la délivrance d’un brevet repose sur trois critères : la nouveauté, l’inventivité et l’application industrielle. Selon France Libertés, il n'y a ni nouveauté ni inventivité dans ce brevet, puisque les chercheurs ont, « mobilisé des connaissances traditionnelles locales largement connues ». La fondation dénonce également le fait que, selon elle, Tapo Aloïke, de la communauté Wayana, s’est vu refusé la parole par l’IRD lors de l’audience à Munich.

De son côté, l'IRD défend le « travail réalisé par les chercheurs » et les espoirs fondés sur cette molécule pour mettre au point de nouveaux traitements. Sur son site internet, l'Institut affirme avoir consulté les populations locales pour la mise au point du brevet. Il dit également que pour l'instant, le brevet n'ayant pas été exploité, il n'en tire aucun bénéfice. Selon l'IRD, « le brevet ne porte aucune atteinte à l’utilisation de la plante, sa commercialisation ou celle de produits dérivés, par les populations de Guyane ». L'institut affirme enfin vouloir partager les avantages éventuels de l'exploitation du brevet, sur une base strictement égalitaire.

Plus d'information sur les sites de France Libertés (cliquez ici) et de l'IRD (cliquez ici).