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L’unité sinon rien face à Emmanuel Macron

Suivre le président de la République pour une pose de première pierre, des visites de terrain puis un discours de politique générale en fin de déplacement : c’est non pour les deux députés guyanais.

  • Par: adminradio
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Jean-Victor Castor était en conférence de presse hier. Il a annoncé que Davy Rimane et lui-même ne participeraient pas à la « mascarade » d’Emmanuel Macron, pressenti pour arriver en Guyane à la fin du mois de mars même si aucune date officielle n’a pour l’instant été communiquée par l’Elysée. Les deux parlementaires demandent à Gabriel Serville d’organiser une rencontre officielle et publique : un temps d’échange entre le président de la République et tous les élus du territoire pour « qu’il réponde aux grandes problématiques guyanaises ». 

Objectif : ne pas « confisquer le débat démocratique » en divisant la classe politique guyanaise : 

“Monsieur Macron est l’exécutif du pays qui exerce la tutelle sur la Guyane. Les Guyanais doivent savoir ce qu’ils veulent, eux. Il faut mettre le président de la République au pied du mur : “Vous vous êtes déplacé en Corse pour porter une réponse devant une assemblée qui était majoritaire mais pas unanime, nous avons une assemblée qui est unanime et on vous demande de venir nous répondre.” Il vaut mieux cela, que ce soit fait en toute transparence devant toute la population guyanaise. Et après, le président de la République prendra ses responsabilités.”

Devant les enjeux auxquels le territoire est appelé à faire face, le député Castor espère l’unité de la classe politique à l’occasion de ce déplacement présidentiel: 

“Retenez que les deux députés, nous ne nous inscrivons pas dans cette façon de faire qui date depuis des décennies où nous avons des présidents de la République qui viennent en Guyane nous raconter des bobards, des histoires, etc. Malheureusement, une partie de notre classe politique participe à ça. Et nous, on veut insuffler autre chose, que les élus peuvent être unis, peuvent être déterminés et peuvent choisir des procédures qui permettent justement d 'être unis face à un président de la République. Donc cessons chacun d'aller le rencontrer à droite et à gauche ou de l 'accompagner dans sa visite. Ayons au moins un moment solennel de fermeté vis -à -vis de travaux qui durent, où on a impliqué quand même un COPIL (Comité de Pilotage) avec plus de 70 personnes.”

Jean-Victor Castor attend une prise de parole claire du président sur la question de l’évolution institutionnelle de la Guyane, pour l’instant au stade de la consultation au niveau local mais sans engagement de la part de l’Etat: 

“S'ils ne répondent pas sur la question de l'autonomie, oui, ce sera un déplacement qui n'aura aucune portée, sinon une portée intéressante pour les intérêts de la France. Il faut qu'on soit clair: les intérêts de la France, ce ne sont pas les intérêts de la Guyane. Je ne sais pas si Monsieur Macron va venir, nous annoncer que finalement, il a compris, et qu’il va proposer un chemin inverse, en rupture avec tout ce qui s'est fait jusqu 'à maintenant. La Guyane doit bénéficier d’une autonomie, parce que c'est ce qui relève du bon sens.” 

Un déplacement qui devrait se faire à la fin du mois de mars, précédé par celui de la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux. La ministre a, entre autres,  procédé à l’inauguration du Centre de supervision de la police municipale de Saint-Laurent du Maroni lundi 11 mars et la visite du PCR Margot à l’entrée de la capitale de l’Ouest. Un programme que le député a qualifié de “pas sérieux.”