themes/default/item_post.html.twig

Evolution statutaire : les élus déclinent l'invitation du président de la CTG pour une réunion avec le ministre Darmanin sur le sujet

Le président de la République devrait finalement arriver en Guyane le 24 mars, ce sera dimanche, puis au Brésil jusqu’au 29. En attendant, les grands élus guyanais se concertent pour définir une démarche commune, et obtenir d’Emmanuel Macron un positionnement clair, notamment sur l’évolution statutaire. Gabriel Serville, le président de la Collectivité territoriale de Guyane, a convié plusieurs élus Guyanais à se joindre à lui pour une réunion avec le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer afin d’aborder les grandes problématiques du territoire dont le processus d’évolution institutionnelle : proposition refusée.

  • Par: adminradio
  • Date:

La rencontre qui fait parler d'elle, c’est celle-ci : Gabriel Serville devrait échanger ce jeudi avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. L’ objectif est d’obtenir du président de la République, qui devrait venir en Guyane, une prise de parole claire sur les grandes problématiques guyanaises, dont l’évolution statutaire, à l’image de ce qui s’était passé lors du déplacement présidentiel en Corse au mois de septembre. 

Pour préparer ce déplacement présidentiel, une réunion aura donc lieu à Paris avec Gérald Darmanin. Sur notre antenne, Gabriel Serville, avait annoncé vouloir s’y rendre avec les autres grands élus Guyanais, ils ont échangé dessus samedi et les conclusions creusent la division au sein de la classe politique guyanaise. En effet, ils n’ont pas su trouver un terrain d’entente et les élus ont décliné l’invitation.  Ils n’iront donc pas à la rencontre du ministre de l’Intérieur. 

Gabriel Serville, seul contre tous.

Michel-Ange Jérémie, le président de l’Association des maires de Guyane (AMG), a exprimé “ses réserves quant à la pertinence de cette rencontre alors que le Président de la République doit arriver en Guyane dans quelques jours”. 

Selon lui, sur la question de l'autonomie de la Guyane, le chef de l’Etat tout comme le Gouvernement ont déjà tous les éléments en main pour se positionner sur ce sujet : 

“Nous avons déjà eu deux séances de travail avec le Président de la République, et autant d’échanges avec les ministres (des outre-mer) : Darmanin, Carenco, Vigier et Guévenoux. Nous estimons, nous les maires de Guyane, que le Président et le gouvernement disposent de suffisamment d’éléments pour s’exprimer. De plus, récemment le Président de la République a désigné deux experts sur la question institutionnelle. Ce sont autant de faisceaux qui nous montrent que pour nous, la rencontre avec Darmanin nous n’y voyons aucune pertinence.”

L’Association des maires va dans le même sens que les deux députés en souhaitant que le président de la CTG propose à Emmanuel Macron d'échanger sur la question de l’évolution statutaire face au Congrès des élus de Guyane, indique Michel Ange Jérémie : 

“Il faut que le président de la République s’exprime devant les élus guyanais, format corse ou pas,  mais qu’il donne sa feuille de route et qu’il dise clairement quel est l’objectif de l’Etat sur l’évolution statutaire en Guyane.”

Même son de cloche pour les parlementaires qui refusent d’y participer. Jean Victor Castor  y voit “une erreur”,  un choix “incohérent” selon ses mots. Le député avait d’ailleurs appelé dans une conférence de presse le 11 mars à une prise de parole publique d’Emmanuel Macron, afin de ne pas “confisquer le débat démocratique” : 

“Il faut mettre le président de la République au pied du mur : “Vous vous êtes déplacé en Corse pour porter une réponse devant une assemblée qui était majoritaire mais pas unanime, nous avons une assemblée qui est unanime et on vous demande de venir nous répondre.” Il vaut mieux cela, que ce soit fait en toute transparence devant toute la population guyanaise. Et après, le président de la République prendra ses responsabilités.”

Davy Rimane, lui, explique son désaccord par un manque de “plus value” à cette rencontre avec le ministre Darmanin. 

Du côté de l’opposition, même son de cloche. Le chef du groupe d’élus territoriaux de l’opposition, Rodolphe Alexandre, n’ira pas. Tout comme Marie-Laure Phinéra-Horth, la sénatrice, il justifie son refus par son indisponibilité ce jour-là. 

Après autant de défections, c’est donc seul que Gabriel Serville, le président de la CTG, devrait se rendre au ministère de l'intérieur jeudi prochain, si le rendez-vous est maintenu.

Michel-Ange Jérémie, la président de l'Association des maires de Guyane était dans "L'invité du 7h" de Victor Zammit ce lundi 18 mars 2024 :