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Emmanuel Macron : émeutes, Marseille, remaniement, Nouvelle-Calédonie... Ce qu'il faut retenir de son interview

Le chef de l'État est revenu sur le maintien d'Elisabeth Borne à la tête du gouvernement, ainsi que les réponses à apporter aux émeutes et sur d’autres sujets d’actualité. Décryptage avec notre partenaire RTL et Outremers360.

  • Par: Radio Péyi avec Outremers360
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Emmanuel Macron est arrivé ce lundi en Nouvelle-Calédonie pour débuter une tournée dans le Pacifique au cours de laquelle il doit se pencher sur le casse-tête institutionnel du territoire d'Outre-mer, sur fond de menace de boycott d'une partie du camp indépendantiste. Le chef de l'État a atterri peu avant 18h (4h, heure de Guyane), à l'aéroport La Tontouta de Nouméa.  « Il y a 5 ans, j’étais là pour essayer de bâtir une feuille de route » a-t-il déclaré à son arrivée. Rappelant que « trois référendums ont été tenus » conformément aux accords de Matignon (1988) et Nouméa (1998), Emmanuel Macron a dit « venir ouvrir » une « nouvelle page de projets et d’institutionnel ».

(Photo : Outremers36) 

En déplacement à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le chef de l'État a répondu aux questions des journalistes de TF1 et de France 2.
 
Répondant à sa promesse de prendre la parole face aux Français, le président de la République a une nouvelle fois détaillé la feuille de route des prochaines semaines concernant l'éducation, l'ordre républicain et l'écologie. 

Sur les émeutes qui ont éclaté à la suite de la mort de Nahel, Emmanuel Macron a estimé qu'il était nécessaire de "revoir notre politique de répartition des difficultés". "Sans doute l'une des limites de notre République, c'est que pendant des décennies, on a concentré les difficultés dans les mêmes quartiers aux mêmes endroits", a-t-il déclaré.

"Pas de majorité de rechange"

Afin de sortir de la crise liée à la réforme des retraites, Emmanuel Macron avait missionné Elisabeth Borne de constituer des alliances avec les opposants politiques. Les Républicains étaient notamment dans le viseur de la Macronie. "Je ne crois pas aux coalitions formelles. C’est tout à fait vrai qu’il n’y a pas eu la formalisation d’accord de gouvernement", a reconnu le président. Mais "il n’y a pas de majorité de rechange", "il n'y a pas de majorité alternative", a-t-il insisté, mettant en avant les négociations texte par texte. 

Tandis qu'Elisabeth Borne tient un séminaire à Matignon avec son nouveau gouvernement, Emmanuel Macron a tenu à réaffirmer sa confiance envers la cheffe du gouvernement. "C’est le choix de la confiance, de la continuité et de l’efficacité", a déclaré le président de la République. 

"Il y a 100 jours, on nous a expliqué que le pays serait à l'arrêt et qu’il n’y aurait plus de déplacements sans casseroles", a indiqué Emmanuel Macron avant d'énumérer les actions du gouvernement. "Il y a eu parfois des jours avec et parfois des jours sans", a-t-il concédé. 

"L'ordre, l'ordre, l'ordre"

Face au gouvernement Borne III, Emmanuel Macron a demandé à ses ministres d'apporter des réponses aux émeutes qui ont éclaté après la mort de Nahel. "Ce sont des violences absolument inqualifiables et des scènes qui ont heurté tous les compatriotes", a indiqué le président de la République. 

(Photo : Outremers360)

Selon le chef de l'État, "le retour de l’ordre a prévalu". Après avoir salué le travail des forces de l'ordre, Emmanuel Macron a souligné le "déploiement inédit" mis en place qui "a permis en quatre jours de mettre fin à ces émeutes". "Nous avons su mettre fin à ses émeutes sans prendre des mesures restrictives", a-t-il poursuivi.

Apportant une première réponse aux émeutes, Emmanuel Macron a rappelé que la seule ligne qui vaille, c'est "l’ordre, l’ordre, l’ordre". Il souhaite un "retour de l’autorité à chaque niveau et d’abord dans la famille", en se concentrant sur "l'autorité parentale". "On doit responsabiliser certaines familles et responsabiliser massivement les jeunes". 

"Nul en République n'est au-dessus de la loi"

Quatre policiers ont été mis en examen le 21 juillet dernier. L'un d'eux est placé en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d'avoir tiré au LBD sur un jeune homme de 21 ans avant de le passer à tabac, en marge des récentes émeutes. 

Le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, a déclaré le 23 juillet souhaiter la libération du policier de la BAC de Marseille. "Le savoir en prison m'empêche de dormir", dit Frédéric Veaux, dans un entretien mis en ligne au Parisien. "De façon générale, je considère qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail", a-t-il ajouté.

Des propos qui ont déclenché une vive polémique à gauche. Interrogé sur les mots du directeur général de la police nationale, Emmanuel Macron a indiqué comprendre "l'émotion" des policiers, mais "nul en République n'est au-dessus de la loi".

"Un professeur devant chaque classe"

Énumérant les chantiers à venir, Emmanuel Macron a réaffirmé que l'éducation sera l'une des urgences des prochaines semaines. Il a promis qu'un "professeur devant chaque classe" arriverait à la rentrée, grâce à "une série de petites révolutions".

Le chef de l'État a évoqué la réforme de la formation, une meilleure rémunération des enseignants ainsi que le "pacte enseignant". Ce dernier prévoit sur la base du volontariat le remplacement de professeurs absents par leurs collègues en échange d'une meilleure rémunération et a ajouté que l'Éducation nationale "continue à recruter" des contractuels pour assurer la rentrée.