themes/default/item_post.html.twig

Un survol effectué à Kourou a permis de constater une pollution des cours d’eau de la commune

La FedomG, la Fédération des opérateurs miniers de Guyane, estime que près de 300 kg de mercure ont pu être déversés par les orpailleurs clandestins. Explications.

  • Par: adminradio
  • Date:

"Les clandestins sont en train de prendre le dessus sur nous”

C’est une alerte lancée par la FedomG, la Fédération des opérateurs miniers de Guyane après le survole d’un affluent du fleuve Kourou, le dimanche 16 juillet. 300 kg de mercure auraient été déversés dans le fleuve ce qui correspondrait à 100 kilos d’or extraits illégalement, soit « 5 millions d’euros de chiffre d'affaires qui échappent à toute fiscalité ».

Dimanche, le survol de la Crique Nationale à Kourou, leur a permis de constater une présence de mercure déversée dans le cours d’eau. La crique Bagot, qui se jette dans la Comté, serait également polluée au mercure.  Des pollutions qui dénotent le rapprochement des garimpeiros des sites du littoral. José Mariéma, opérateur minier : 

« On voit à vue d'œil cette pollution par la couleur de l’eau. L’eau de couleur coca que j’ai connu durant ma jeunesse à Kourou n’est plus la même. Aujourd’hui, on voit qu’il y a pas mal de matière en suspension »

Des exploitations illégales qui perdurent à Kourou depuis 2018 selon l’ARS. Pour l’Agence régionale de santé, cette exploitation minière illégale et les 300 kg de mercure qui auraient pu être déversés n’ont pas d’effet sur l’eau potable, explique Adrien Ortelli, responsable du service santé environnement de l’ARS : 

 « On sait qu’il y a une très forte dilution du mercure dans l’eau et dès qu’on va s’éloigner du site d’orpaillage, on va avoir des concentrations très faibles de mercure dans l’eau », 

Benoit Boulot, vice-président de la FedomG, déplore que ces sites ne soient pas exploités par des légaux et récupérés par les clandestins : 

« On enchaîne réunion sur réunion mais rien ne bouge depuis 4 mois. On est une dizaine d'entreprises prêtes à s’installer maintenant, tout de suite mais pour l’instant rien n'est acté. En attendant, les illégaux s’installent avec les données d’études récupérées par les clandestins ». 

Adrien Ortelli rappelle également que des prélèvements sont effectués régulièrement, sans constat de « dépassement des limites sanitaires ». « Cette exploitation minière n’a pas d’impact sur la qualité de l’eau potable à Kourou (…) et par extension à Macouria et Cayenne », souligne encore le responsable du service santé environnement de l’ARS. Des impacts sont toutefois à signaler sur les poissons piscivores tels que l’Aïmara et le “Janmen gouté”. Il est déconseillé de les consommer dans les zones polluées par le mercure, prévient Adrien Ortelli, qui cible particulièrement les femmes enceintes et les enfants de moins de 7 ans.