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Rentrée scolaire : les lycéens des villages isolés s’inquiètent pour l’aide au retour durant les vacances

Les lycéens venus de Camopi et de Trois-Sauts ont exprimé leurs inquiétudes au guichet unique d’accueil des familles venues des communes isolées. Ils demandent que l’aide au retour vers leurs villages ne soit pas limitée à Noël et à Pâques, mais étendue à toutes les vacances scolaires.

  • Par: adminradio
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En cette période rentrée scolaire, la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane a accueilli hier matin une cinquantaine de jeunes venus de Camopi et de Trois-Sauts. Objectif : profiter du guichet unique mis en place par les services de l’Etat pour finaliser les démarches administratives avant de rejoindre leurs établissements sur le littoral.

Mais en marge de ce dispositif d’accompagnement, plusieurs lycéens ont exprimé leurs inquiétudes. Leur principale revendication : que l’aide au retour dans les villages ne soit pas limitée aux vacances de Noël et de Pâques, mais étendue à l’ensemble des périodes de congés scolaires. Devant le préfet, venu superviser l’opération, des pancartes donnaient le ton. On pouvait y voir inscrit :

« Je pars à l’école mais je ne sais pas quand je rentre à la maison… » ou encore « Et toi, tes enfants, ils sont où pendant les vacances ? ».

Des jeunes partagés entre excitation et angoisse

Parmi les élèves mobilisés, Guilain Lassouka, originaire de Trois-Sauts, redoute de devoir passer de longs mois loin de sa famille :

« Mes craintes par rapport à tout ça, c'est avoir un transport scolaire qui pourrait nous ramener hors du littoral, par exemple dans notre village, pendant les petites vacances et pendant les grandes vacances. Parce qu’en tant que villageois de Trois-Sauts, on n'a pas forcément accès à des transports. Si on ne rentre pas, on reste bloqué sur le littoral et parfois on n’a pas de moyens pour se loger à Cayenne. »

Même appréhension pour N'jie Civette, également de Trois-Sauts. Scolarisée cette année à Kourou, elle se réjouit de découvrir une nouvelle vie mais redoute l’éloignement :

« Je vais découvrir des nouvelles choses et puis j’espère que je vais m'adapter avec le temps. Je serai à l'internat et je suis sûre que je vais avoir des amis là-bas parce que je suis une fille très sociable. Oui, c'est la découverte qui me fait un peu peur. Ça sera compliqué, très compliqué car je ne me suis jamais détachée depuis mon enfance de mon village. Et là, c'est un grand, un très grand détachement. »

© G. Ho-A-Sim - Radio Péyi 

Si les familles saluent les efforts déployés par l’État et ses partenaires, la demande des élèves reste claire : que l’aide au retour devienne un droit systématique pour toutes les vacances, afin d’éviter l’isolement prolongé et de maintenir le lien vital avec leurs villages.

Le dispositif de l’État, un « guichet unique » pour simplifier la rentrée

Pour l’administration, ce programme d’accueil constitue un levier essentiel pour limiter le choc du dépaysement. Le préfet de Guyane, Antoine Poussier, se félicite de cette organisation collective :

« C'est un dispositif qui évolue tous les ans, qui s'améliore. Il permet d'assurer le transport scolaire depuis le Haut-Maroni comme le Haut-Oyapock, mais aussi à un parent d’accompagner chaque élève. Et puis, à l’arrivée, nous offrons un guichet unique administratif pour résoudre les difficultés avec la CGSS, la CAF, la CACL ou le rectorat. C'est un dispositif qui réduit la brutalité de la rentrée pour ces jeunes collégiens et lycéens. »

En attendant la rentrée effective, une trentaine de personnes originaires de Camopi est hébergée au Centre d’Hébergement et d’Initiation aux Activités de Pleine Nature de Tonnegrande.