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L’Académie de Guyane lance l’Observatoire Académique des LGBT+phobies

“La LGBTphobie au sein de l'académie de Guyane n'a pas sa place ! “. C'est avec ces mots que le recteur a lancé, ce lundi, l’observatoire académique pour lutter contre les discrimination liée à l'identité sexuelle qui touchent à la fois élèves mais aussi le personnel et les parents.

  • Par: Radio Péyi avec Outremers360
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L’Académie de Guyane lance officiellement son Observatoire sur les LGBTphobies, qui aura pour objectif de travailler sur le sujet des discriminations liées au genre ou à l’orientation sexuelle au sein des établissements guyanais.

Cette instance mobilise différents acteurs de l’Éducation nationale, association et professionnels de santé pour assurer une vigilance collective sur ces questions et proposer des solutions au sein des établissements scolaires. L'observatoire vise dans un premier temps à « caractériser la situation, accompagner ce qui y sont victimes, sensibiliser les élèves et le personnel et former la communauté éducative sur ce sujet », indique le rectorat de Guyane.

Lancement Observatoire des violences faites aux personnes LGBT+ avec Genviève Euzet, conseillère technique au près du recteur Philippe Dulbecco (Photo : A.BeharyLS)

Une tâche qui s’annonce vaste, puisqu’en 2018, en rapport parlementaire pointait du doigt les difficultés pour les personnes reconnues LGBT+ en Guyane, où 69% des hommes et 54% des femmes de Guyane et de la Caraïbes affichaient une opinion négative de l'homosexualité.

Une volonté de répondre aux questions de la gestion de situations parfois complexes, qui commencera avec un travail de recensement des problématiques du terrain permettant de déboucher sur des plans d’actions. Un recensement des situations, et non des élèves LGBT+, insiste Philippe Dulbecco, recteur de l’Académie de Guyane :

« Ce n’est ni possible, ni souhaitable. Mais combien sont victimes aujourd’hui ? 10, 100, 1 000, 10 000 ? Je ne sais pas. Parce qu’aujourd’hui, on connaît à peu près les situations de harcèlement au sein de l’académie, mais on ne connaît pas leur origine. Ne faut-il pas aller jusqu’à connaître l’origine, c’est une des questions que nous allons traiter. C’est une question d’une incroyable complexité. Donc nous devons continuer à réfléchir sur les manières de caractériser et de recenser ce phénomène ».


Un tel sujet demande une feuille de route, actuellement à l’étude, avec l’objectif de pouvoir sensibiliser le public, enseignants comme élèves, mais aussi de les accompagner dans leurs milieux respectifs. Un travail qui pourrait commencer dès le premier degré, selon le recteur d’Académie : 

« Sur ces sujets d’éducation à la sexualité, d’éducation aux compétences psycho-sociales, et de prévention de ces sujets qui sont des sujets liés, il faut commencer le plus tôt possible et dès le premier degré ».


L’observatoire, composé de membres de l'éducation nationale et de 14 personnes de la société civile, se réunira entre deux et trois fois par an afin d’établir des constats et de travailler sur des plans d’actions concrètes, réalisés avec l’appui des représentants des élèves, la Direction régionale aux droits des femmes et à l'égalité (DRDFE) et des associations œuvrant sur le territoire, à l’instar de l’Arbre Fromager et Kaz’Avenir. Les discriminations restent encore fréquentes en Guyane selon les associations LGBT+, qui y voit dans ce projet un premier pas vers une dévulnérabilisation du public concerné, selon Hélène qui est co-secrétaire de l'association Kaz’Avenir :

« Les demandes de soutien et les appels à l’aide sont fréquents à Kaz’Avenir. Lors de nos évènements de sensibilisation, on voit bien qu’on a un public très jeune, parfois adolescents. Ils sont venus nous voir, nous interrogent, nous questionnent. On voit un intérêt prononcé sur ces questions-là » .