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Cinéma : vers une augmentation de 30% du ticket ? Des élus ultramarins s’y opposent

Dans une lettre commune aux ministres de la Culture, des Outre-mer et de l’Intérieur, 16 parlementaires ultramarins signalent qu’un alignement des taux sur ceux de la Métropole menace la survie des cinémas ultramarins. Les gérants des cinémas en Outremer tirent à nouveau la sonnette d'alarme.

  • Par: abehary
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« À notre grand regret, depuis le début de la crise sanitaire, les sociétés nationales détentrices de droits et distributrices ont engagé une démarche consistant à aligner le taux de location pratiqué dans les Outre-Mer sur celui de la Métropole », signalent les élus dans un courrier commun, après avoir été alertés par le Syndicat des exploitants de cinéma Outre-mer (SECOM). Les élus rappellent que pour s’adapter aux contraintes économiques locales des Outremer, le taux de location des films pour les exploitants a été plafonné, depuis plus de 50 ans, « à une moyenne de 35 % au sein de ces territoires, contre 46 % en France hexagonale ».

Pour rappel, les cinémas d’Outre-mer ne sont soumis au code du cinéma que depuis 2016, année où la TSA (Taxe spéciale additionnelle) a été instaurée dans les DROM de façon progressive, pour être finalement fixée à 5 % en 2019 (contre 10,72 % en Métropole). Le CNC (Centre national du cinéma) dans un rapport avait d’ailleurs suivi les conclusions d’un inspecteur des finances chargé du sujet, qui, reconnaissant des coûts d’investissements et des charges d’exploitation beaucoup plus élevés qu’en Métropole. Il préconisait aussi de maintenir un taux de location des films entre 35 ou 40 %. Citant ce rapport Tirot de 2018 dans leur courrier, les élus considèrent que :

« La volonté de renégocier ce taux vient rompre un équilibre trouvé pour assurer la survie des petites et moyennes salles locales et assurer la promotion de la culture et des divertissements en Outre-mer […] va inexorablement fragiliser la capacité des exploitants d’Outre-mer à négocier le taux d’usage »

Alexandra Élizé, directrice générale du circuit historique des Antilles/Guyane (dont l’Agora et Urania) et présidente du SECOM, explique pourquoi cette augmentation est difficilement applicable et ses conséquences :

Toujours dans le courrier, les élus demandent à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, « une pleine mobilisation sur ce dossier », a minima de s’engager à compenser l’augmentation de ce surcoût, et à défaut de soutenir « une proposition de loi que nous porterons. Elle tendra naturellement à modifier les dispositions de l’article L.213-11 du code du cinéma et de l’image animée et à plafonner le taux de location à 35 % pour l’ensemble des exploitants situés au sein de nos collectivités ».

signataires du courrier : Jiovanny William, Karine Lebon, Marcellin Nadeau, Elie Califer, Jean-Hugues Ratenon, Moetai Brotherson, Tematai Le Gayic, Steve Chailloux, Johnny Hajjar, Stéphane Lenorman, Esthelle Youssouffa, Olivier Serva, Max Mathiasin, Philippe Naillet, Mansour Kamardine et Nathalie Bassire