themes/default/item_post.html.twig

Les détails de cette soirée carnavalesque qui tourne au drame

  • Par: abehary
  • Date:

Un touloulou est décédé lors d’un bal paré-masqué organisé au Blanc-Mesnil, en région parisienne. Les détails sur les circonstances de ce tragique fait divers :

Triste fin de soirée après le décès d’un touloulou dans la nuit de samedi à dimanche lors d’une soirée parée-masquée. Organisée dans la salle Galilée du Blanc-Mesnil, l'évènement était animé par l’orchestre Dokonon. Selon les premiers témoignages, vers 3h du matin, une Guyanaise âgée d’environ 70 ans a eu un malaise dans les toilettes de la salle avant d'être victime d'un arrêt cardiaque. Malgré l’intervention des pompiers et du SAMU, la touloulou n'a pu être sauvée.

C’était le deuxième samedi de carnaval. Comme en Guyane, le groupe Dokonon anime le bal paré-masqué où les touloulous de la région parisienne viennent danser suivant la tradition. Selon Hendy Chocho, chanteur leader de Dokonon, la soirée avait pourtant bien commencé ce samedi 20 janvier 2018. Lyd et Mika 2G, deux artistes guyanaises, étaient invitées pour l’occasion. Pendant que se succédaient des rythmes de biguine et de mazurka, une femme non déguisée a remarqué un touloulou en difficulté et affaiblie, assise sur la cuvette des toilettes ouvertes. Le touloulou a signalé qu’elle ressentait une douleur intense au dos et qu’elle éprouvait des difficultés à respirer. Elle a alors demandé un peu d’eau. En allant de toute urgence lui en chercher un verre, elle a croisé Alice, coordinatrice des évènements Dokonon, qui s’est empressée de rejoindre les toilettes des femmes. Celle-ci a constaté que la victime, qui avait retiré son masque, comptait parmi les touloulous les plus fidèles aux bals paré-masqués organisés par l’orchestre Dokono depuis 15 ans en région parisienne.

Vers 3h du matin, le responsable de la sécurité s'est rapproché d’Hendy Chocho, en lui demandant de faire une annonce. Le chanteur a appelé au micro un médecin ou une infirmière qui pourrait se rendre de toute urgence dans les toilettes des femmes. Quelques instants après, le responsable de la sécurité a insisté pour que l’annonce soit renouvelée. A ce moment-là, peu de personnes savaient ce qui se passait réellement et la soirée s'est poursuivie. En effet, ce n'est pas la première fois que des malaises parmi les participants ont lieu. Ce soir-là, les pompiers ont toutefois été alertés. Entre temps, deux infirmières et un pompier présents dans la salle sont venus porter secours au touloulou. Ne pouvant mesurer son pouls, ils ont immédiatement procédé à un massage cardiaque. L’espace toilette a été très vite sécurisé à l’arrivée des pompiers, qui ont pris en charge le touloulou. Les équipes du SAMU, arrivées quelques minutes plus tard, ont cependant dû déclarer le décès de la victime peu de temps après.

« La stupeur, la tristesse et le silence s’installent dans la salle, puis quelques morceaux sont repris en son honneur. »

C’est ainsi que s'est poursuivie la soirée selon Hendy Chocho. Le décès a du être annoncé au public et la police est intervenue afin de superviser l’organisation de l'évacuation du corps de la défunte. Certains participants ont quitté la soirée avec beaucoup d’émotion, « c’était le choccertains sont partis en larmes, la soirée a dû se finir plus tôt » témoigne Hendy Chocho.

Touloulou « ti sac » s’en est allé

« Lanmizik pa té ka gaspiyé ké li, li pa té ka vini pou asiz, li té ka dansé jiska tan lanmizik ka fini » se souvient Hendy Chocho. « On avait fini par tisser des liens avec cette dame là. Ce-touloulou était remarquable dans les soirées. Même si certains ne la connaissaient pas personnellement, elle était connue en tant que touloulou, on l’appelait touloulou ti sac, celle qui valait 3 millions de dollars » précise-t-il.

Chaque samedi, à son arrivée, elle se présentait devant l’orchestre. Elle portait souvent un petit sac, s’habillait avec du tissu en satin et portait régulièrement des perruques fluo, selon les témoignages. Hendy Chocho qui la connaissait personnellement se souvient d’elle : « A mo style, a kon sa mo kontan abiyé » lui disait-elle.

Des soirées qui pourraient se poursuivre en son honneur

D'ores et déjà, des interrogations surviennent quant à la poursuite des bals paré-masqués au Blanc-Mesnil. « Si on ne poursuit pas le carnaval, ce sera parce qu’il y a eu un souci avec la salle et son propriétaire, avec qui nous serons en communication très vite. Il y aura surement une enquête qui se fera » annonce Hendy Chocho.

« Je connais tous ses titres préférés. Continuer les soirées serait lui rendre un belle hommage» ajoute-t-il. « Ce touloulou n’aurait pas supporté qu’on arrête les bals. Elle aimait à dire qu’elle est carnaval. Chaque fois que j’allais chez elle, il y avait de la musique traditionnelle de carnaval » se souvient Hendy Chocho. Le groupe Dokonon se réunira dans la semaine afin de savoir comment poursuivre les festivités du carnaval.