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SIA 2023 :  La souveraineté alimentaire et la transformation agricole au cœur du discours d'Emmanuel Macron face aux acteurs du monde agricole ultramarin

La veille de l’ouverture du Salon international de l'agriculture 2023, le Président de la République a tenu à recevoir ce vendredi 24 février au palais de l’Élysée l’ensemble des acteurs du monde agricole ultramarin, dont les exposants présents au SIA, en présence des Ministres de l'intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, du Secrétaire d'État chargé de la Mer Hervé Berville. L'occasion de parler de sa feuille de route sur l'agriculture ultramarine et leur accorder un temps particulier plus direct. Les détails avec Outremers360.

  • Par: adminradio
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La souvereineté alimentaire en ligne de mire 

Ce temps d’échanges a été l’occasion pour le Président de la République de rappeler son attachement au chantier de transformation agricole. Emmanuel Macron a décliné devant les 150 exposants, les représentants de filières agricoles et agroalimentaires, les présidents des chambres d'agriculture des territoires ultramarins les objectifs de ce chantier de transformation agricole. Trois étapes - dont les travaux sont conduits par le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire et le ministre délégué chargé des outre-mer- ont été fixées. Premièrement, il s'agit d’intensifier la part des produits innovants et de qualité, puis deuxièmement de s’appuyer sur la structuration des cultures historiques pour développer des cultures de consommation locale et troisièmement d’accroître la souveraineté alimentaire à l’horizon 2030.   

Dans cette volonté de diversification agricole, Emmanuel Macron a souligné que le plan de souveraineté fruits et légumes, construit depuis plusieurs mois avec l’ensemble des acteurs, constitue un premier exemple concret de cette nouvelle méthode pour répondre collectivement aux enjeux de souveraineté et de transition écologique. Les plans d’autonomies alimentaires à horizon 2030, en cours de finalisation dans chaque département et région d’outre-mer, permettront dans une logique territoriale, d’identifier les leviers pour réduire nos dépendances et accompagner les transitions nécessaires, en les adaptant aux spécificités locales. 

« La souveraineté́ alimentaire n'est pas qu'une formule, elle doit se décliner à l'échelle de chaque territoire. Quand on a des territoires qui ont des capacités agricoles réelles mais dont la spécialisation fait qu'on importe 60 ou 70 % de son alimentation avec des prix qui ne correspondent pas du tout à la réalité́ et qui pèsent sur tout le monde, ça n'est pas soutenable. Sur les fruits et légumes, sur la viande, sur la pêche, il est absolument inacceptable d'avoir le niveau de dépendance qu'ont encore certains de nos territoires et donc ces stratégies sont absolument décisives»,

Ces plans ont vocation à nourrir le volet agricole du prochain comité interministériel des outre-mer, pour lever les freins et calibrer les soutiens publics en fonction des orientations stratégiques définies par chaque territoire. Ce contexte rend encore davantage nécessaire l’effort initié depuis 2019 sur la transformation agricole. 

« Cette souveraineté alimentaire et le développement de notre excellence alimentaire et agricole, est pour moi un des grands leviers de notre stratégie d'ambition pour nos Outre-mer, de la lutte contre la vie chère, les causes de la vie chère et l'ambition partagée avec les élus de nos territoires, mais également tous les socioprofessionnels et les acteurs du terrain que vous êtes pour beaucoup d'entre vous»,a rappelé Emmanuel Macron.

Au-delà de la diversification agricole, le chef de l'Etat a évoqué la problématique et les enjeux relatifs aux intrants (engrais, alimentation animale) et à l’alimentation. Le COVID et la guerre en Ukraine ont mis en exergue les attentes et les besoins des territoires. Le plan de résilience gouvernemental a permis un soutien spécifique aux outre-mer pour répondre aux effets de la guerre sur les coûts de production. Le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire a déployé dix millions d’euros aux filières d’élevage ultramarines pour compenser une partie des surcoûts de l’alimentation animale.

Autre secteur abordé lors de cet échange avec le monde agricole ultramarin, la pêche.

Emmanuel Macron confirme son engagement vis-à-vis de l’Union européenne pour aboutir au renouvellement des flottes de pêche ultramarines :

  « La pêche est également au cœur de notre ambition ultramarine, une pêche soutenable et durable. On a évidemment le sujet du renouvellement des flottes qu'on va continuer de défendre et de pousser parce qu'on a obtenu des victoires auprès de l'Europe. Donc on ne les lâchera pas pour pouvoir obtenir tous les résultats concrets sur le terrain. Je sais que Mayotte et plusieurs autres les attendent en particulier » 

« Vous recevoir ici était un message de reconnaissance, de valorisation, mais aussi de confiance dans l'avenir pour faire face à nos défis, soit d'instabilité normative, soit d'ambition », a conclu le chef de l'Etat qui a été ensuite au contact direct avec les représentants agricoles des territoires.

(Photo : Collectivité territoriale de Guyane) 

Une délégation guyanaise a pu échanger autour des problématiques locales

Dans cette délégation, Roger Aron, vice-président de la CTG délégué à l’agriculture, la pêche, la souveraineté alimentaire a rencontré Emmanuel Macron, président de la République, puis Hervé Berville, ministre de la Mer, ce vendredi 24 février 2023 dans le cadre de sa présence au Salon International de l’Agriculture l’occasion pour le vice-président des problématiques du monde agricole guyanais et plus particulièrement sur la situation préoccupante de la filière pêche :

« On a bien vu que dans le domaine de la souveraineté alimentaire que la situation en Ukraine avait créée une nouvelle donne et qu’il fallait que dans nos territoires, il fallait mettre en œuvre un nouveau plan pour que face à cette crise qu’on soit en capacité de subvenir à nos besoins pour éviter cette spirale inflationniste liée à l’importation »

Dans un second temps, Roger Aron s’est entretenu avec Hervé Berville, ministre de la Mer, une réunion est programmée ce mois-ci, avec les acteurs Guyanais de la pêche, afin d’avancer sur ce dossier.