Les agriculteurs manifestent à nouveau devant la CTG pour réclamer leurs aides

Venus de Macouria, d’Iracoubo ou encore de l’Ouest, ces agriculteurs dénoncent l’attente interminable pour percevoir leurs aides européennes notamment le FEADER. Certains dossiers sont bloqués depuis des années, une situation qui fragilise leurs exploitations alors que les charges, elles, continuent de s’accumuler.
Au cœur du problème, un logiciel de gestion défectueux qui ralentit tout le processus d’instruction. Ludovic Demba, apiculteur à Macouria et vice-président du Groupement régional des agriculteurs de Guyane, tire la sonnette d’alarme :
« Les exploitations bloquées, les investissements bloqués, les familles en souffrance parce qu'ils ne peuvent pas investir pour continuer à produire. Ça fait deux ans d’attente et là l’idée c’est de savoir où ça en était. On avait deux logiciels à l'époque, Osiris et Europac, et c'est Europac qui pose un problème aujourd'hui. Nous, les agriculteurs, on ne l’a pas choisi. On demande juste qu’il soit mis en route et que nos dossiers avancent. »
Un constat partagé par Paul Yang, exploitant à Iracoubo et membre du syndicat Jeunes Agriculteurs, qui insiste sur l’urgence :
« La Guyane a juste à faire en sorte que le logiciel fonctionne. L’argent est là. On sait qu’il y a environ 8 dossiers instruits et plus de 80 en attente. Ce qu’on veut, c’est que la CTG avance et que les agriculteurs soient accompagnés. On n’est pas là pour bloquer, on est là pour trouver des solutions. »
Outre les retards de versements, les revendications portent également sur la dotation aux jeunes agriculteurs (DJA), une aide à l’installation, et sur la présence des syndicats dans les comités techniques. « La plupart des réponses que nous avons eues sont cohérentes, mais il reste des zones d’ombre, notamment sur la DJA et l’intégration des syndicats. Nous ne voulons pas spéculer, mais avoir des explications claires. La CTG veut aller vite, nous aussi. On commence le mouvement gentiment, mais on est prêts à tenir sur la durée », prévient Paul Yang.
Les agriculteurs assurent qu’ils ne cherchent pas l’affrontement mais des réponses concrètes et rapides. Faute de progrès, leur mobilisation pourrait s’intensifier dans les semaines à venir.