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Visite de l’astronaute français Thomas Pesquet en Guyane

  • Par: abehary
  • Date:

Une courte visite en Guyane de l'astronaute français qui a passé près de 7 mois dans la station spatiale internationale, dont il est revenu en juin dernier.

Vendredi matin, il a rencontré le personnel du Centre spatial Guyanais à Kourou, ainsi que des élèves d'une école de Trois Palétuviers qui ont suivi son séjour à bord de la station spatiale internationale.

C’est votre première visite en Guyane. Quelle image vous aviez du territoire ?

Je l’ai vu de l’espace, je l’ai survolé de nombreuses fois, j’ai essayé de la prendre en photo. Donc c’est une vision de loin maintenant je suis content de vivre ça de près, de voir sa diversité de près.

Thomas Pesquet en séance de dédicaces au Centre spatial guyanais à Kourou. (Photo : N.Mézil)

Parlons de votre dernière mission dans l’espace, en quoi elle a consisté votre mission ?

Comme toutes les missions à bord de la station spatiale internationale, c’est d’abord de la recherche multidisciplinaire pour avoir accès à des choses qui au sol sont masquées par la gravité et l’environnement terrestre et en même temps cette station spatiale c’est une étape vers la route de l’exploration et peut être un jour grâce à ce travail, on arrivera à aller sur Mars.

Comment on se prépare à une telle mission ?

Pour cette mission la préparation a duré en elle-même 7 ans. C’était une préparation physique, technique, scientifique et puis il fallait apprendre le russe aussi. Mais j’ai presque envi de dire toute ma vie parce qu’avant d’être astronaute, j’étais ingénieur et pilote. Tout ça m’a servi donc quelque part c’est une formation de toute une vie.

Comment avez-vous été recruté ?

Il y a eu une annonce. « L’ESA recherche un astronaute ». Il a fallu déposer sa candidature sur un site. Il y a eu un gros tri sur dossier où il fallait avoir certains critères, certaines expériences. Ensuite on nous a fait passer des tests académiques, scientifiques, d’anglais, psychomoteur, psychologique et médicaux. Ca a duré 1 ans et sur les 10 000 candidatures on était 6 à la fin à être retenu.

Quels sont les critères de recrutement ?

Il faut un bagage scientifique être médecin, chercheur, ingénieur etc. Il faut une expérience opérationnelle c’est-à-dire savoir réagir dans des situations de grand risque ou savoir faire face à des climats extrêmes. Et enfin, il faut être international, parler des langues étrangères. Il faut aussi être patient, travailler en équipe, savoir communiquer.

C’était un rêve d’enfant ?

Oui. Très jeune je voulais le faire. Je ne savais pas comment y parvenir. Il n’y a pas vraiment d’école pour le faire. Ca s’est fait étape par étape.

Maintenant que votre mission est finie, en quoi consiste votre travail au sol ?

La mission ne s’arrête pas au moment de l’atterrissage. On a fait beaucoup de débriefings pour essayer d’améliorer certains éléments. Il faut se remettre en forme physiquement. Il faut aussi communiquer par exemple j’ai rencontré des jeunes qui ont suivi la mission, je leur ai parlé d’environnement et d’éducation.

Pour une prochaine mission, il n’est pas certain que vous soyez sélectionné ?

Non, ca tourne. Je ne suis pas le seul. L’année prochaine,  il y aura un allemand et un italien. C’est l’Europe et ça doit tourner. Il faudra que j’attende que mon tour revienne dans quelques années.  

Stéphane Israël, le PDG d’Arianespace vous a fait un petit clin d’œil en disant que vous venez à Kourou pour un éventuel vol habité. Est-ce que c’est quelque chose que vous aimeriez voir se développer ici ?

Bien sûr, c’est un rêve français et européen. C’est aussi mon rêve. Aujourd’hui, on n’a pas de lanceur adapté ici mais s’il y a une volonté politique et institutionnelle ça pourrait se faire. Imaginez qu’on puisse envoyer des hommes dans l’espace depuis la Guyane, ça serait magique !

La liaison radio entre Thomas Pesquet de l’ISS et les enfants de Trois Palétuviers en Guyane, le jeudi 23 mars 2017.

Vous avez rencontré des élèves du village des Trois Palétuviers avec qui vous aviez discuté alors que vous étiez dans l’espace. En quoi c’était important d’échanger avec ces enfants ?

C’est vrai, on avait parlé depuis la station spatiale. Il a été difficile d’établir le contact mais ça m’a changé les idées de parler à des jeunes depuis la station spatiale. Dans nos échanges, ils m’avaient posé plein de questions intelligentes et on s’était promis de se voir à mon retour. Aujourd’hui, chose faite, c’est un peu émouvant de se retrouver. Ils sont un peu intimidés donc c’est assez drôle.

 

Interview réalisée par Nicolas Mézil