Jean-Marie Le Pen et l'outremer : l'impossible rapprochement
Malgré une carrière politique ayant marqué la vie publique française, c'est l'Outremer qui affichera une franche opposition à Jean-Marie Le Pen, en raison de ses propos ouvertement racistes (il déclarera notamment à la télévision croire "à l'inégalité des races") et de son positionnement politique fasciste, violemment antisémite et colonial.
En 1987, lors de sa tentative de campagne présidentielle en Martinique, il avait fait face à une résistance farouche. Le 6 décembre 1987, à l'appel du "collectif contre le raciscme et le fascisme" et du comité indépendantiste « Le Pen Déwo » (trad: Le Pen dehors), une foule de près de 2000 personnes envahit le tarmac et manifeste contre la venue du candidat d'extrême-droite. Il ne descendra pas de l'avion ce jour-là et repartira à Paris.
Cet échec dans les Antilles résume l’accueil froid et hostile qu’il a rencontré dans d’autres territoires ultramarins, où ses scores lors des élections sont toujours restés faibles.
Au second tour de l'élection présidentielle en 2002, Jean-Marie Le Pen crée la surprise et bat le socialiste Lionel Jospin avant d'échouer face à Jacques Chirac. Malgré la percée de son parti au national, les scores du Front National aux Antilles et dans le reste de l'outremer sont restés dérisoires, ne dépassant pas 5% à la Réunion, en Guadeloupe, Martinique et Guyane.
L’héritage de Jean-Marie Le Pen reste donc, dans les territoires ultramarins, celui d’un personnage qui n’a jamais réussi à s’imposer politiquement.