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Congrès des élus : vers un statut à la carte

Les élus de Guyane se sont réunis ce mardi 14 janvier en congrès à l’hôtel territorial. Après 8 heures de débats, il  ont adopté une résolution avec une saisine du gouvernement pour un statut sui generis sur la base du projet Guyane amendé.

  • Par: abehary
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Des échanges vifs parfois tendus

Dans son discours d'introduction le président de la CTG, Rodolphe Alexandre avait appelé à la  sérénité. Mais au cours de la séance, alors qu'ils étaient observés par des milliers de personnes, les élus se sont lancés des invectives. Les plus remarquables ont été les échanges très vifs entre le président de l’association des maires, David Riché et la conseillère territoriale, Audrey Marie, qui avait rappelé l’absence de certains élus lors des réunions de la commission ad hoc pour le projet Guyane. On ne reviendra pas davantage sur les échanges entre le président de la CTG et le député Gabriel Serville largement diffusés et parodiés sur les réseaux. Antoine Karam le sénateur de Guyane a appelé à la raison : 

« On n'est pas dans le passionnel. On donne une mauvaise image alors que les médias nous regardent. Comment voulez-vous que l'on puisse créer un climat de confiance et faire adhérer la population ? Ramenons la raison dans l’hémicycle. Apaisons les passions, les tensions et les rancœurs parce qu'on va droit dans le mur. Et je ne voudrai pas que mes petits-enfants puissent dire demain que nous n'avions pas été capables de nous unir pour l'avenir de la Guyane »

David Riché, président de l'Association des maires de Guyane, Gabriel Serville, député de Guyane et Georges Patient, sénateur de Guyane (Photo : G. Vernet / Radio Péyi) 

Des élus Guyanais favorables à une consultation populaire

Au-delà des débats, parfois tendus entre les élus, l'un des points à retenir du congrès des élus hier, est l'avis favorable à une consultation population et à la création d'un statut sui generis, un statut adapté au projet Guyane à l'unanimité. Mais les élus ont aussi soulevé l'aspect incomplet du projet actuel. Le document n'est assez développé et pas assez précis selon le congrès. Un groupe de travail doit le retravailler. Pour Gauthier Horth, conseiller territorial d'opposition, le congrès a permis d'y voir plus clair. 

« C'est une grande avancée. Une proposition qui a été relevée à l'unanimité. On s'est donné six mois pour valider le projet Guyane de façon à ce qu'il recueille l'assentiment de l'ensemble des élus parce qu'il y avaient des contestations sans propositions. Il a fallu faire cette concession pour que toutes les forces politiques adhèrent à ce projet et qu'on puisse le présenter à la population. » 

Rodolphe Alexandre de son côté a  précisé l’importance d'élargir le groupe de travail et faire appel à une assistance à maîtrise d’ouvrage.

« Pour aider à la redéfinition de failles notées dans le projet actuel. Il faut rapidement que l’on puisse remodeler cela avec ce groupe de travail qui va être opérationnel avec en son sein des maires, des représentants des EPCI, les parlementaires, des conseillers territoriaux, du CESEGUE et du grand conseil coutumier ».

Une avancée dans un processus qui s'annonce encore long. La prochaine étape sera le 27 janvier, la CTG réunie en plénière devra valider la résolution du congrès. Ensuite, une commission devra réviser le projet Guyane actuel qui pourrait être retravaillé qu'après les élections municipales. L'autre étape sera le vote du projet Guyane définitif amendé avant la fin du 1er semestre 2020 et présenté au gouvernement. Mais avant la consultation populaire, l'étape qui s'annonce la plus longue sera la révision de la constitution par le parlement. Cette étape est encore un grand point d'interrogation. En attendant, la majorité à la CTG s'attachera à la mise en place d'une loi Guyane qui devrait apporter plus de compétences à la collectivité.