Cour d'assises d'appel : premier jour du procès pour le meurtre d’Anne-Marie Leboulanger

« Nous allons vous juger, nous devons vous connaitre, expliquez nous qui vous êtes » demande la présidente. Dans le box des accusés, derrière son masque, Darwin Asprilla, 23 ans, mineur au moment des faits, commence à raconter sa vie. Une vie trouble, qui débute en janvier 1997, au milieu de la Colombie. Une mère qui a 15 ans lorsqu’elle accouche, dit-il, dans une décharge. Un père qui trafiquait de la drogue et travaillait dans des chantiers.
S’en suit, durant toute l’après-midi de ce premier jour d’audience, un récit où l’on peine à savoir où se trouve la vérité : on doute tour à tour de sa nationalité (est-il colombien, français, franco-colombien ?), de sa consommation de drogues, des liens qu'il entretient avec sa famille ou même de sa petite amie. Où est la vérité ? lui demande à plusieurs reprises la présidente. L'après-midi, quand vient à la barre l’enquêteur de personnalité, l’avocat général lui demande :
« Avez-vous déjà vu un homme vous mentir autant ? »
« Non, pas comme lui ».
Difficile donc à l’issue de ce premier jour d’audience de savoir qui est véritablement Darwin Asprilla. Une personnalité qui n’a pas d’affect, expliquera l’experte psychologue. Les données vont vers une personnalité qui ne s’est pas développée normalement, avec des traits psychopatiques et des déclarations fluctuantes. A la question « d’après vous, quelle version de ce qu’il a raconté de sa vie est la plus crédible ? » la psychologue répond : Aucune.