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Chlordécone :  les réactions du Gouvernement, des élus, des avocats et des associations après le non-lieu

Au lendemain du non-lieu prononcé par le tribunal de Paris, le Gouvernement a indiqué ce vendredi 6 janvier « prendre acte de la décision » de justice à la suite des plaintes déposées par plusieurs associations et syndicats sur les impacts de la pollution à la chlordécone aux Antilles. Les élus font front commun et les associations accompagnées de leurs avocats comptent aller plus loin. Les précisions avec nos partenaires RCI et Outremers360.

  • Par: adminradio
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« Face à ce scandale environnemental, le Président de la République est le premier à avoir reconnu solennellement la part de responsabilité de l’État en 2018 », rappelle le Ministère des Outre-mer.

Dans le communiqué, le Ministère des Outre-mer souligne que le Gouvernement reste pleinement mobilisé pour poursuivre « la mise en œuvre des mesures nécessaires pour donner suite à cette catastrophe » en rappelant les divers engagements pris dans le plan Chlordécone IV notamment :

 « Un plan doté de 92 M€, vise à protéger la santé des populations, tendre vers le « zéro chlordécone » dans l’alimentation et réparer les impacts de cette pollution au niveau individuel et collectif aux Antilles en réponse à ce traumatisme qui touche les populations antillaises », rappelle le ministère des Outre-mer.

Le ministère indique que le sujet reste malgré tout « grave » et s’engage « à lutter contre les conséquences de ce fardeau »

"Nous avons décidé ensemble de faire appel de la décision"

Le Président du Conseil Exécutif, Serge Letchimy en concertation avec le président de l’Assemblée de Martinique et les chefs de file de l’opposition a évoqué durant un peu plus d’une heure les suites à donner à cette affaire. Le président de la Collectivité territoriale de Martinique, Serge Letchimy a affirmé faire appel :

 "Nous ne lâcherons pas sur le plan judiciaire. Selon les résultats que nous obtiendrons, nous irons en cassation car il nous semble important que le peuple martiniquais sache que les élus rassemblés sont très déterminés à ne pas laisser cette décision prospérer", a-t-il ajouté.

Ils ont conclu qu’il fallait poursuivre leur combat à un double niveau. Judiciaire certes, mais aussi politique : l’Etat français doit pourvoir un dédommagement financier, un accompagnement social et médical des victimes.

Concertation des élus de la CTM autour du président Serge Letchimy (Photo : Erika Govindoorazoo - RCI Martinique) 

Les élus ont par ailleurs affiché leur insatisfaction face aux 4 plans chlordécone mis en place et qui n’ont pas fait leurs preuves. 

Ce n’est pas une surprise du côté des parties civiles

Chez les parties civiles comme pour la population mobilisée, c’est donc l’indignation pour Philippe Pierre-Charles du Lyannaj pou depolye Matinik : 

« C’est un scandale annoncé, ce n'est pas une surprise. Nous allons contester cette décision dans un processus qui risque de prendre du temps et la résignation ne va pas s’installer contrairement à ce qu’il croit »

Ils ont 10 jours pour faire appel devant la chambre d’instruction. Une audience qui devrait avoir lieu dans plusieurs mois si la chambre d’instruction choisit d’aller contre la volonté du procureur. 

« La justice française n’a pas la capacité de réparer les dommages dont sont victimes les Antillais dans ce dossier » selon les avocats des parties civiles.

Si la chambre d’instruction de Paris confirme le non-lieu. Les parties civiles pourront aller devant la Cour de cassation. Enfin s’ils perdent à ce staden l’ultime recours sera de saisir la cour européenne pour démontrer que le droit des victimes n’a pas été respecté.