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L'adjoint à la jeunesse de Saint-Laurent et 6 autres personnes en détention provisoire dans le cadre d'un réseau de cocaïne criminel entre Le Mans et la Guyane

C'est un vaste "trafic de cocaïne", géré par "un clan familial", qui a été démantelé en fin de semaine dernière par la justice de la Sarthe. 11 personnes, dont l'adjoint à la jeunesse de la ville de Saint-Laurent du Maroni, Ferdinand Boisrond, ont été interpellées dans les quartiers des Sablons et de la gare au Mans. L'adjoint, parmi les plus actifs de la commune et membre éminent de la majorité municipale, est mis en examen et dort en prison puisqu'il fait partie des 7 placés en détention provisoire. Cette affaire, que Radio Péyi vous révélait dès hier, concerne un réseau qui était en lien direct entre l'ouest guyanais et la Sarthe. La procureur du Mans vient de communiquer. Voici ce qu'il faut retenir à ce stade de la procédure.

  • Par: samirmathieu
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L'opération de vendredi au Mans et à Saint-Laurent

Aujourd'hui, nous en savons plus sur le déroulé des événenements. L'enquête a commencé l'été dernier après que la section de recherches de la gendarmerie d'Angers dans le Maine et Loir ait suspecté l'existance d'un réseau de drogue entre la Guyane et l'hexagone et qui serait centré autour du quartier des Sablons au Mans "point d'arrivée" de ce système spécialisé dans "les ovules incorporées". Le Mans où réside une très grande communauté guyanaise, avec notamment, un grand nombre de personnes originaires de l'ouest guyanais. Au mois d'octobre dernier plusieurs personnes ont été arrêtées en provenance de Guyane. Vendredi, une vaste opération de gendarmerie a été conduite par 130 gendarmes, au Mans, mais aussi à Saint-Laurent du Maroni, où de nombreux gendarmes ont été actifs vendredi et samedi. A Saint-Laurent, une perquisition a été menée au domicile de Ferdinand Boisrond. Les gendarmes se sont aussi rendus en mairie pour une perquisition, mais Ferdinand Boisrond n'ayant pas de bureau ou de casier en mairie, elle n'a pas aboutie. De fortes sommes d'argent ont été saisies, pour un total d'environ 20 000 euros. De l'argent a aussi été saisie sur et chez l'élu de Saint-Laurent.

"Un réseau criminel spécialisé"

Les investigations menées par la section de recherches de la gendarmerie nationale ont finalement permis de "confirmer" l'existance d'un "réseau criminel structuré et spécialisé dans l'acheminement de cocaïne" explique la procureur de la République du Mans, Delphine Dewailly, qui avait ordonné l'ouverture d'une enquête préliminaire. La procureure qualifie cette opération de "démentèlement d'un clan familial".

Aujourd'hui, c'est une information judiciaire qui a été ouverte, après l'arrestation de 11 personnes, dont l'adjoint à la jeunesse de Saint-Laurent du Maroni, Ferdinand Boisrond vendredi. Après plusieurs jours de garde à vue, l'homme de 38 ans, a été, comme 6 autres personnes, mis en examen, et placé en détention provisoire. Une 8e personne est mise en examen mais s'en sort avec un contrôle judiciaire. Désormais, c'est le doyen des juges d'instruction du parquet du Mans qui va diriger l'instruction. Les 8 suspects, dont Ferdinand Boisrond, sont poursuivis pour "importation, acquisition, détention, transport, offre ou cession de stupéfiants et participation à une association de malfaiteurs, non justification de ressources et blanchiment". Toutes les personnes impliquées sont d'origine guyanaises et surinamaises, majeures et certains été déjà connues de la justice pour des infractions en lien avec les stupéfiants.

A noter que selon des sources proches du dossier, le rôle de Ferdinand Boisrond aurait été multiple et ces sources de parler d'un suspect "polyvalent", à savoir qu'il aurait à la fois eu un rôle de "transporteur" mais aussi "d'ordonnateur". Il reste, comme l'ensemble des personnes impliquées, présumé innocent.

Pas de lien établi avec l'assassinat d'un Cayennais le 9 mars au Mans

Enfin, interrogée par Radio Péyi sur ce point particulier, la procureur de la République du Mans, Delphine Dewailly, indique qu'à l'heure actuelle, "aucun lien" n'a été établi avec le meurtre d'un jeune cayennais le 9 mars dernier, exécuté sur un parking d'un supermarché au Mans. La piste du règlement de compte dans le cadre d'un trafic de stupéfiants avait été évoquée lors de l'enquête.

La 1ere réaction de la maire de Saint-Laurent Sophie Charles 
Enfin, pour rappel, voici en replay, la réaction exclusive que la maire de Saint-Laurent du Maroni, Sophie Charles, a accordé à Radio Péyi dès hier soir en vidéo depuis son bureau à la mairie. Au micro de Samir Mathieu, la maire avait évoqué le choc provoqué par cette nouvelle. Sophie Charles qui va communiquer des mesures dès ce mardi soir, par voie de communiqué de presse, au regard des dernières informations révélées.

Le communiqué de presse de la procureur du Mans :

Des informations réunies par la Section de Recherches de la Gendarmerie à Angers au cours de l'été 2021 ont conduit à suspecter l’existence d'un trafic de produits stupéfiants entre la Guyane et la métropole ayant pour point d'arrivée le quartier des sablons au MANS, et portant sur de la cocaïne.

Les investigations alors conduites ont permis de confirmer l’existence d’un réseau criminel structuré et spécialisé dans l’acheminement de cocaïne sous forme d’ovules véhiculés in corpore.

Une information judiciaire a été ouverte auprès du Doyen des Juges d'Instruction du tribunal judiciaire du MANS pour importation, acquisition, détention, transport, offre ou cession de stupéfiants et participation à une association de malfaiteurs, non justification de ressources et blanchiment .

Des personnes transportant ce produit ont ainsi été interceptées après leur descente d'avion à Orly en octobre 2021, puis le 17 mars dernier.
Le lendemain, une opération judiciaire d'ampleur venant clôturer plusieurs mois d’enquête a été conduite par les enquêteurs de la Section de Recherches d’Angers et du Groupement de Gendarmerie Départementale de la Sarthe.

Près de 130 gendarmes ont été mobilisés pour démanteler un clan familial sur le secteur des sablons au MANS.

Plus de 20 000 euros en liquide ont notamment été découverts au domicile des 11 personnes interpellées.

Parmi ces personnes, figure un élu local de Saint Laurent du Maroni, auquel ces mêmes faits sont reprochés.
A l’issue des mesures de garde à vue prolongées, huit de ces personnes ont été déférées hier et aujourd'hui devant le juge d’instruction et mises en examen. Sept sont placés en détention provisoire, l'une d'elle sous contrôle judiciaire.
Tous sont majeurs .


Tous les individus interpellés et mis en examen sont d'origine guyanaise ou surinamaise, et disposent de liens familiaux ou d'un domicile en Sarthe. Certains d’entre eux sont déjà connus de la Justice pour avoir été impliqués dans des procédures pénales par le passé, notamment pour Infractions à la Legislation sur les Stupéfiants.


Aucun lien n'est toutefois identifié avec le meurtre récemment commis dans le quartier des Sablons ayant couté la vie à un jeune homme d'origine guyanaise."