Cayenne : vol et coup de feu lors d’une interview en direct
Grosse frayeur pour les manifestants, les riverains, mais également pour le collaborateur de notre radio, ce lundi matin, à Cayenne. Tout avait pourtant commencé dans le calme, devant l’Agence régionale de santé de Guyane, située Avenue des Flamboyants, près de l’hôpital. Plusieurs infirmiers anesthésistes du département s’était donné rendez-vous pour dénoncer leurs conditions de travail et le manque de reconnaissance de leur profession. Une mobilisation en écho à l’appel à la grève national, ce lundi.
L’interview est rapidement interrompue quand un premier individu arrive à toute allure vers la caméra et bouscule l’infirmier alors interviewé. Un second entre ensuite dans le champ, cagoulé et armé, avant de faire usage de son arme. Il s’agit en fait d’une tentative de braquage. Le premier homme était, quelques instants auparavant, positionné à quelques dizaines de mètres du groupe d’infirmiers, quand il a été attaqué par un autre homme, âgé d’une vingtaine d’années, qui voulait lui dérober sa chaîne en or et le braquer.
La victime a alors pris la direction du groupe de manifestants, afin de trouver « refuge » dans cette micro-foule, pensant que, devant la caméra filmant en direct, le braqueur prendrait la fuite. Mais cela n’a pas été le cas. « Au moment où le braqueur est arrivé vers nous, nous raconte notre collaborateur, après la scène, un infirmier l’a intercepté et a plaqué son bras armé contre le mur. » À ce moment, et pour se débattre, l’individu tire en l’air. Les infirmiers, comme toutes les personnes présentes, s’éloignent. L’homme armé arrive à s’enfuir, en direction du quartier Pascaline. Après le choc, les infirmiers reprennent leurs esprits. Aucune personne n’a été blessée.
Mais quelques instants plus tard, le braqueur, toujours casqué, masqué, et vêtu de noir, revient vers le lieu de l’attaque en scooter. « À ce moment, j’ai cru qu’il revenait vers moi parce qu’il avait compris que je l’avais filmé, et qu’il avait décidé de se venger de cela », nous raconte notre collaborateur sur le terrain. Le tireur est en réalité revenu sur les lieux afin de récupérer la douille tirée, pour ne pas la laisser aux enquêteurs.
La police est arrivée rapidement sur les lieux. Trop tard pour interpeller le mis en cause en flagrant délit. La police judiciaire de Cayenne s’est saisie de l’enquête. Cette affaire illustre une fois de plus l'état de la violence dans Cayenne et plus généralement sur le sol guyanais. « Des braquages comme celui-ci, voire plus violents, il y en a tous les jours malheureusement à Cayenne », nous soufflait un policier.