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160 attaques de jaguars et pumas sur le bétail l’an dernier

Un chiffre qui pose la question des synergies entre conservation d'une espèce menacée et nécessité de développer l'agriculture d'un territoire en pleine croissance démographique. Armand Ziller, responsable du programme COFEEL, était au micro de Victor Zammit hier dans L'Invité du 7h.

  • Par: adminradio
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160 attaques de jaguars et pumas sur le bétail l’an dernier

Ces chiffres proviennent du bilan d’activité de l’association HISA, qui n'en recensait qu'une centaine en 2022. Difficile de savoir s’il y a tout simplement plus d’attaques ou si c’est parce que le recensement est plus efficace. Il n'en reste pas moins que cette hausse s'aligne avec le ressenti de certains éleveurs qui constatent une multiplication des attaques de jaguar sur leurs bêtes.

C'est la raison pour laquelle a été lancé il y a cinq ans le projet COFEEL (COexistence FÉlins Elevage). Son objectif : faire en sorte que les interactions entre les humains et les grands félins du territoire ne se terminent pas en bain de sang. L’association HISA propose notamment d’aider les éleveurs à installer des barrières électriques ou de faire surveiller leur bétail par des chiens Kangal. 

Selon l’OFB, l’Office français de la biodiversité, la déforestation serait un facteur d’explications de la hausse de ces attaques. C'est l’avis d'Armand Ziller, en charge du projet COFEEL en Guyane : 

"La perturbation des écosystèmes naturels prive les grands prédateurs de leurs proies. Lorsque leurs options habituelles se réduisent, les jaguars vont se risquer à se rapprocher des activités humaines. Ce n'est pas forcément ce qu'ils vont choisir en priorité, ils le font lorsque les ressources se tarissent dans leur environnement."

Un équilibre naturel fragile qui entraînerait donc théoriquement une recrudescence des attaques.

Alors comment concilier la préservation de l'espèce et les besoins en développement agricole sur un territoire où les activités humaines prennent de plus en plus de place ?

Difficile d'envisager de déplacer les félins lorsqu'on sait que leur espace de vie compte plusieurs centaines de kilomètres carrés. C'est pour cela que le programme COFEEL s'attache plus particulièrement à la sensibilisation des éleveurs et à la réduction des interactions négatives avec les fauves :

"Nous sommes là pour aider les éleveurs et leur proposer des mesures de protection et de dissuasion, pour leur permettre de protéger son troupeau sans aller jusqu'à la suppression du jaguar."

Dans un contexte où les éleveurs ne perçoivent aucune indemnité en cas d'attaque de félin sur leurs cheptels, le projet COFEEL se veut être une solution sur la durée, tant sur le plan économique que dans une vision de conservation de l'espèce. 

Rappelons que le jaguar amazonien (Panthera Onca) figure sur la liste rouge de l'IUCN des espèces en danger de disparition.

Retrouvez l’interview en intégralité ici :