Le climat équatorial en Guyane a-t-il un impact sur l’évolution de l’épidémie due au coronavirus ?

Une durée de vie entre dix-huit heures et deux minutes

A l’appui de ses dires, l’expert a présenté quelques données chiffrées de cette étude menée au National Biodefense Analysis and Countermeasures Center. Selon ces données, une demi-vie du virus, à savoir le temps nécessaire pour réduire de moitié sa puissance, est de dix-huit heures avec une température comprise entre 21 et 24 degrés Celsius, avec 20 % d’humidité sur une surface non-poreuse. Cela inclut des surfaces telles que des poignées de portes.

Mais cette demi-vie est ramenée à six heures quand le taux d’humidité monte à 80 %, et seulement à deux minutes lorsque la lumière du soleil est ajoutée à l’équation. Quand le virus est suspendu dans l’air, la demi-vie est d’une heure avec une température de 21 à 24 degrés Celsius et 20 % d’humidité. Avec un même taux d’humidité, une même température, mais avec l’ajout de la lumière du soleil, cette durée tombe à une minute et demie.

« Notre observation la plus frappante à ce jour est l’effet puissant que semble avoir la lumière du soleil pour tuer le virus, aussi bien sur des surfaces que dans l’air. Nous avons vu un effet similaire à la fois des températures et de l’humidité. La hausse des températures ou de l’humidité, ou des deux, est généralement moins favorable au virus. » a déclaré un haut responsable du département de la sécurité intérieure Bill Bryan.

Bill Bryan en a conclu que des conditions estivales pouvaient créer « un environnement dans lequel la transmission peut être réduite ». Mais cela ne signifie pas que l’agent pathogène soit éliminé entièrement. Et les résultats de cette seule étude ne sauraient justifier une levée des mesures de distanciation sociale actuellement en vigueur aux Etats-Unis, a-t-il mis en garde.

Le climat équatorial serait ainsi défavorable au Covid-19

La Guyane avec son climat  tropical, chaud et humide tout au long de l'année, avec une saison relativement sèche et un peu plus chaude de juillet à novembre, et une saison des pluies de décembre à juin est donc concernée par cette étude. Lors d'un entretien sur Radio Péyi, le Docteur Loïc Epelboin, infectiologue au CHC émettait avec prudence le même avis que cette étude américaine :

« L’hypothèse des conditions locales de températures et d'humidité fait que le coefficient de transmission est un peu plus faible dans notre région. Il s'agit d'une hypothèse qui donne de l'espoir sans pour autant relâcher l'attention. On sait qu'il y a des pays ayant des climats équivalents au notre et qui ont de nombreux cas de coronavirus »

Les températures ici sont élevées tout au long de l'année, avec des minimales toujours au-dessus de 20 degrés, et des maximales allant de 29 à 32 °C. Dans les jours les plus chauds, il est toutefois possible que parfois la température arrive aux 37/40 degrés. L'humidité dépasse 70%.

Entre temps, la Guyane est passée au stade 2 de l'épidémie depuis le 4 avril. On compte au total 111 cas depuis le début de l'épidémie dont 87 guéris. Trois patients sont à ce jour hospitalisés. Le nombre de patient en réanimation au même moment n'a jamais dépassé le nombre de trois. Un décès le 20 avril d'un homme de 70 ans qui présentait plusieurs pathologies.