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Il est « trop tôt » pour juger l’efficacité de l’herbe à pic contre la Covid-19, selon le gouvernement

Interrogée par le député de Guyane Gabriel Serville sur le recours à la pharmacopée traditionnelle dans la lutte contre la Covid-19, la Ministre de la Recherche, Frédérique Vidal a mis en garde contre tout engouement trop rapide pour des produits comme l’herbe à pic.

  • Par: Radio Péyi avec Outremers360
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La Ministre de la Recherche Frédérique Vidal a indiqué lors de la séance des Questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, « qu’il est trop tôt pour en faire un bilan de l’efficacité de l’herbe à pic sur la Covid-19 ».  Elle reconnaît qu’il s’agit « d’une plante dont les vertus sont utilisées depuis des siècles et qui suscite beaucoup d’engouement »

La semaine dernière, le laboratoire guadeloupéen Phytobokaz fondé par le docteur Henry Joseph, a annoncé avoir démontré que l’extrait d’herbe à pic, plante issue de la biodiversité guadeloupéenne, est capable d’inhiber la quatrième enzyme du virus, responsable de la réplication du virus à ARN. Une découverte qui a suscité beaucoup d’engouement en Outre-mer, provoquant la rupture de stock du Virapic, produit développé par le laboratoire Phytobokaz et contenant des extraits d’herbe à pic.« En tant que biochimiste, je ne peux que reconnaître l’apport potentiel des molécules présentes dans les pharmacopées traditionnelles, particulièrement dans les pays tropicaux et subtropicaux qui sont très riches en biodiversité », a ajouté la ministre.

Les outre-mer engagés dans la recherche

Citant le test rapide RunCov développé par le Cirad de la Réunion et la « découverte prometteuse du docteur Henry Joseph concernant l’extrait d’herbe à pic sur la cellule haute du virus », Gabriel Serville a quant à lui rappelé le « rôle majeur joué par les Outre-mer » dans la recherche de la lutte contre la pandémie de Covid-19. « Cette excellence reconnue semble mise au ban et écartée de votre stratégie », a t-il défendu avant d’appeler à soutenir ces initiatives.

« Sur la recherche en Outre-mer, nous la soutenons et nous l’encourageons », a répondu la ministre de la Recherche Frédérique Vidal. « Dans nos programmes d’investissement d’avenir 4, il est prévu dans les programmes d’excellence d’accompagner les établissements ultramarins, porteurs de projet de  transformations  ambitieux, et notamment sur la recherche », a poursuivi Frédérique Vidal. Concernant le test rapide RunCOV, elle rappelle que le projet a été financé à hauteur de 65 000 euros. Selon le gouvernement, ces tests figurent sur la liste des tests, évaluée favorablement par les autorités sanitaires, et très largement utilisés en France.