L'association des maires s'oppose à la réouverture des écoles le 11 mai
Après deux heures de discussions, une motion a été signée à la majorité par les 19 maires présents. « Les conditions et les garanties sanitaires ne sont pas réunies pour un réouverture des écoles primaires et maternelles à compté du 11 mai », précise le document.
Les particularités du territoire rendent difficiles la réouverture des écoles
Avant de prendre cette décision, les représentants des parents d'élèves, des syndicats de la fonction publique, des parlementaires et le président de la CTG ont été consultés.
Plusieurs points ont permis d'expliquer cette décision : le manque de protections (masques, gants, gels hydroalcooliques...), la problématique du transport scolaire et le manque de moyens humains par exemple.
« Les conditions et les garanties sanitaires ne sont pas réunies. Il faut garder les enfants à la maison. Il en est de notre responsabilité. Nous avons décidé de ne pas ouvrir les écoles le 11 mai mais si demain le virus disparaît ou que tous les moyens sont mis à disposition, nous reverrons notre position », déclare David Riché, le président de l'association des maires.
La responsabilité pénale des maires
C'est bien cet argument qui a permis à certains maires hésitants à signer quasiment l'unanimité cette motion. Avec l'appui de l'avocat du barreau de Guyane, Maître Patrick Lingibé, il a été considéré que qu'il est de la responsabilité notamment pénale des maires engagés sur la sécurité des écoles.
« Si nous rouvrons les écoles et qu'il y a un enfant qui meurt du COVID19 ou un enseignant ou personnel communal, nous sommes responsables pénalement. Nous aurons à répondre face à la justice. On ne peut pas sacrifier la vie d'un enfant pour exécuter les propositions d'un gouvernement », déclare Marie-Laure Phinéra-Horth, maire de Cayenne.
Seule, la maire de Saint-Elie a annoncé vouloir consulter son conseil municipal avant de prendre une décision. Les maires de Régina et de Ouanary n'étaient pas présents.
Concernant les collèges et lycées, le son de cloche est le même pour le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, gestionnaire des établissements du secondaire. "Pas de réouverture des collèges et lycées à compter du 11 mai", a-t-il annoncé mardi 28 avril lors de l'assemblée plénière des élus territoriaux.