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En Guyane, les laboratoires accélèrent le rythme des analyses pour identifier les variants du Covid-19

Depuis le début de l’année, les différents laboratoires en Guyane ont entamé une véritable course contre la montre pour identifier le plus de cas de Covid-19 possible dans un territoire où la circulation du virus est toujours forte et la menace du variant brésilien bien présente. À ce jour, le territoire réalise jusqu’à 2500 analyses par jour.

  • Par: adminradio
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Qu’ils soient publics ou privés, les laboratoires se livrent à une véritable course effrénée pour dépister les cas positifs de Covid-19. Face à une demande de tests de plus en plus croissante, les laboratoires Biosoleil et Eurofins ont reçu de nouvelles machines en janvier, comme le rappellent nos confrères de Outremers 360. Ces nouveaux matériels leur permettent aujourd’hui de quasiment doubler leurs capacités d’analyse des PCR pour maintenir la cadence. L’ARS de Guyane a ainsi comptabilisé près de 1 500 tests analysés le 28 janvier dernier. « Ces résultats, signes de la forte circulation du virus au sortir des vacances de Noël, sont le résultat des derniers investissements des laboratoires de biologie médicale», précise l’ARS de Guyane.

2500 tests quotidiens 

Eurofins, à Rémire-Montjoly, a reçu un nouveau kit extracteur-thermocycleur. « Il peut analyser 200 tests toutes les deux heures et demie. Il n’y a plus vraiment de limite au dépistage », indique le gérant Didier Musso. En pratique, le laboratoire peut en réaliser entre 500 et 700 par jour. Il doit également composer avec les analyses provenant de ses drive-test dont le dernier en date a été installé au marché de Rémire-Montjoly.

Quant à Biosoleil basé à Cayenne, le laboratoire a acquis un second thermocycleur ce mois-ci. « En théorie, on peut réaliser cinq cycles de 100 prélèvements toutes les deux heures et demie, soit 500 diagnostics de plus », explique son gérant, le médecin biologiste Marc Ledy.

« Aujourd’hui, si l’on ajoute à ces deux laboratoires les capacités de Carage à Kourou, de l’Institut Pasteur à Cayenne, et des hôpitaux de Cayenne et Saint-Laurent du Maroni, c’est plus de 2 500 tests qui peuvent être analysés chaque jour (en semaine), 2 000 le samedi et 500 le dimanche grâce aux deux centres hospitaliers», ajoute l’ARS de Guyane.

L’analyse des variants s’organise et se poursuit

Dans cette course à la détection des cas de coronavirus, les laboratoires n’oublient pas la surveillance des variants. Une attention est d’ailleurs apportée sur les deux variants brésiliens (ceux découverts à Manaus et São Paulo) ; en sus des autres variants sud-africains et britanniques de par la proximité géographique et les échanges entre la Guyane et son voisin. Les échantillons suspects font l’objet d’un séquençage par l’Institut Pasteur de Paris. Cette surveillance fait l’objet d’un plan, mis au point par l’Agence Régionale de Santé et l’Institut Pasteur de Guyane, avec les biologistes, les épidémiologistes et les infectiologues des laboratoires et établissement de santé du territoire.

Des analyses qui s’effectuent dans des capacités moindres que les autres analyses. Aujourd’hui, 47 nouveaux prélèvements PCR positifs au Covid-19 seront envoyés à l’Institut Pasteur de Paris pour un séquençage ADN complet. Cette technique permet de décrire précisément le virus en cause. Dix prélèvements positifs avaient été expédiés le 13 janvier, tous négatifs aux différents variants recherchés ; tout comme 37 nouveaux échantillons, envoyés à Paris lundi dernier.

Une tendance qui est amenée à évoluer

L’Institut Pasteur de Guyane a, pour sa part, commandé des réactifs qui lui permettront de séquencer directement en Guyane une petite quantité de prélèvements.

Du côté des laboratoires privés, Biosoleil réfléchit à l’acquisition d’un automate capable de séquencer. « Avec cette machine, nous pourrions dépister des pathogènes pour lesquels nous avons un doute, explique Marc Ledy. C’est dommage que l’on n’ait pas une telle machine en Guyane. C’est le top de ce qui existe en biologie médicale. Mais un tel automate coûte quatre à cinq fois plus cher que nos machines actuelles. »

Pour Eurofins, les choses semblent plus avancées. Le laboratoire s’appuie sur un groupe support, Biomnis, situé à Ivry (Val-de-Marne). Celui-ci est en mesure de « cribler » les prélèvements, c’est-à-dire de détecter certains variants définis à l’avance. En cas de résultat positif, le prélèvement est alors envoyé au séquençage pour identification précise du variant. Didier Musso, gérant d’Eurofins en Guyane, teste la filière en envoyant des prélèvements positifs chez Biomnis. « Si tout marche bien, on peut espérer avoir le résultat du criblage en 48 à 72 heures. » Dans un second temps, il envisage d’acquérir un kit pour réaliser ce travail directement en Guyane avec l’une de ses machines.